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Selon la Commission nationale anti-corruption du Cameroun (Conac), qui vient de présenter son rapport d’activités 2012 à Yaoundé, plus de 113 milliards de francs Cfa ont été détournés à la Société de développement du coton (Sodecoton) entre 2002 et 2011.

Des détournements perpétrés, apprend-on, par le biais de deux «sociétés écrans», à savoir la Compagnie cotonnière française (Copaco) et la Société des services pour l’Europe et l’Afrique (Sosea).

A en croire la Conac, la Copaco, entreprise dans laquelle la Sodecoton détient «4% des participations», et «dont le contrôle échappe à l’Etat camerounais, semble être la porte d’évasion financière des ressources de la Sodecoton». Le conseil d’administration de cette entreprise française, qui «achète l’ensemble de la production exportée par la Sodecoton», est présidé, souligne la Conac, par Iya Mohamed, ex-DG de la Sodecoton, incarcéré depuis quelques mois pour des détournements présumés au sein de cette entreprise agro-industrielle camerounaise.
Au sujet de la Sosea, «entreprise contrôlée par l’Agence française de développement (AFD)», la Conac pense qu’elle «pourrait être la source de spéculation sur les prix du coton et principal canal de fraude commerciale». Ce d’autant que, souligne cette institution de lutte contre la corruption au Cameroun, Sosea «s’occupe du contrôle des prix et des quantités sur le marché chinois qui représente 60% du marché mondial». La Sodecoton y détient 2% du capital.

Une 3ème entreprise française est mise à l’index par le même rapport de la Conac. Il s’agit du Groupement économique des opérations cotonnières, en abrégé Geocoton, que la Conac croit être la principale bénéficiaire des «fraudes commerciales» et autres «évasions financières» imputées à Copaco et Sosea. Mais grosso modo, la Conac accuse Geocoton, actionnaire de la Sodecoton, de mener ses activités «en violation des textes organiques et des accords passés avec la partie camerounaise».

Cependant, ainsi que le souligne le quotidien privé Le Jour, qui s’est également fait l’écho de ce rapport de la Conac, notamment la partie réservée aux détournements à la Sodecoton, force est de constater «l’utilisation de verbes approximatifs ou encore du conditionnel» par les rapporteurs de la Conac. De même, nulle part dans ce document, fait encore remarquer le journal, l’on ne lit «la réplique des dirigeants de la société mise en cause. Quels étaient leurs arguments? Se sont-ils vraiment défendus sans convaincre la Conac?».

ECOFIN

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