L’avocat Gilbert Collard, se présente pour les municipales à Saint-Gilles (Gard) avec le soutien du FN. Il est bien parti pour gagner. Dans cette zone rurale du Gard, les problèmes ne manquent pas : fort taux de chômage, absence de perspectives économiques faute de tissu industriel, cohabitation difficile entre les différentes populations issues de l’immigration ou entre saisonniers au moment des récoltes. Et sentiment d’une perte d’identité culturelle dans une ville devenue en partie banlieue-dortoir de Nîmes.
Droite ou gauche seront-elles prêtes, le cas échéant, à un «rassemblement républicain» pour barrer la route à Gilbert Collard en cas de triangulaire au second tour. À moins que le très médiatique député de la deuxième circonscription du Gard ne crée la surprise et ne soit élu dès le premier tour comme l’affirment tous les caciques départementaux du FN.
À Saint Gilles, bourgade rurale de 14 000 habitants, il avait récolté 48 % des suffrages au premier tour des législatives. Un quasi-plébiscite dans une cité ancrée à droite depuis des décennies. Jusqu’à ce que des dissensions personnelles ne fassent voler en éclat la municipalité UMP en 2010 et ne propulsent une majorité socialiste de façon totalement inattendue.
Tous les observateurs s’accordent d’ailleurs sur les priorités pour la cité : ramener davantage de sécurité, reconquérir le centre historique et développer le tourisme, notamment via le port fluvial.
Le maire PS actuel, Alain Gaido, sait cependant qu’il aura fort à faire pour garder son fauteuil entre le désamour national pour son camp et l’absence, cette fois, des voix de droite qui lui avaient échu pour barrer la route à Eddy Valadier, qui sera de nouveau candidat de la droite républicaine. Une partie des sympathisants de l’ancien maire UMP de 2008 à 2010, Olivier Lapierre, avait en effet préféré voter pour les socialistes plutôt que pour Valadier.
Et ces suffrages pourraient bien profiter cette fois à Gilbert Collard. D’autant que l’ex-premier magistrat avait annoncé soutenir l’avocat marseillais au printemps dernier, y revenant juste par la suite du bout des lèvres. Ambiance à droite…