Après les insultes racistes visant Christiane Taubira, deux ouvrage traitent des «Blancs». Le sociologue Maxime Cervulle (Paris-8-Vincennes et Saint-Denis ) évoque la question de la «blanchité» et de sa représentation, ainsi que celle de la «diversité».
«Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias», Maxime Cervulle, éditions Amsterdam. «De quelle couleur sont les Blancs ?» Ouvrage collectif dirigé par Sylvie Laurent et Thierry Leclère, éditions La Découverte.
Il est regrettable que, devant le constat de l’incapacité des chaînes, des producteurs et des annonceurs à changer leurs pratiques, le CSA ne prenne pas plus de mesures positives en faveur de la diversité. D’autant que la centralité de la télévision dans les pratiques culturelles tend à lui conférer un rôle singulier : celui d’espace de construction de l’imaginaire national.
Que recouvre le terme de «blanchité» ?
A travers ce terme, il s’agit de renverser le regard habituellement porté sur le racisme, en n’interrogeant pas tant les processus d’altérisation et de minorisation, que leur envers : la construction d’une hégémonie blanche rarement interrogée. […]
Dans votre ouvrage, «Dans le blanc des yeux», vous revenez notamment sur les débats relatifs à la diversité dans les médias, et sur certaines de ses limites. Où en est cette diversité ?
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a mis en place des outils d’évaluation de la diversité à la télévision. Mais ce qu’on constate, c’est que le taux de représentation des personnes «non blanches» reste extrêmement faible (autour de 10%) et qu’elles sont cantonnées à certains genres télévisuels, en particulier les actualités. […]