Distribution des tracts, porte-à-porte, conférence, débat,… les moyens de sensibilisations déployés par les mosquées et associations en France afin d’inciter les musulmans à participer aux Municipales 2014 sont nombreux. Leur objectif, amener les musulmans à exercer leur devoir de citoyen pour ensuite jouir de leur droits d’électeurs.
Plus que quelques jours avant la date limite des inscriptions sur les listes électorales en France prévue le 31 décembre 2013. Depuis plus d’un mois, de multiples campagnes de sensibilisations sont menées à travers le pays pour inciter le plus grand nombre de musulmans à voter aux Municipales 2014.
Le Collectif des mosquées d’Argenteuil a lancé sa campagne ce vendredi, rapporte France Bleu. Dans les quatre moquées de la ville qu’il représente, des tracts d’incitation à l’inscription sur les listes électorales sont distribués aux fidèles avec un message clair : « Je vote donc je suis ». Sans indiquer des consignes de vote, le collectif rappelle juste comment et jusqu’à quand s’inscrire.
A la fin du mois de novembre déjà, Hassan Iquioussen, membre éminent de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et imam de la mosquée d’Escaudain, avait également lancé son appel : « Vite ! Agissez avant qu’il ne soit trop tard ». Pour lui, « s’inscrire sur les listes électorales est un devoir spirituel, moral, politique, citoyen ».
Y répondre permettra aux musulmans d’user du droit de « sanctionner » les politiques quand ils font du mal en leur retirant le droit de gérer notre quotidien, ou de les encourager quand ils font du bien.
En Seine-Saint-Denis, la mobilisation est la même. L’association des musulmans d’Aubervilliers a également, en novembre dernier, appelé tous les musulmans de la ville à s’inscrire sur les listes afin de « pouvoir choisir et non plus subir » les politiques.
A Lille, le recteur de la mosquée Al Imane, Amar Lasfar, lui aussi sensibilise ses fidèles. « Notre slogan, c’est citoyen d’abord, musulman ensuite », a-t-il récemment déclaré au Parisien.
Même sur les réseaux sociaux, le message passe en boucle. Sur Facebook, l’administrateur de la page des Etudiants musulmans de France renouvelle régulièrement le rappel. De son côté, le Collectif des musulmans de France (CFM) mène une vaste campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux et sur le terrain. Son crédo : On ne marche plus on vote. Le président du CMF, Nabil Ennasri a même donné une conférence samedi dernier à la Mosquée Arrahma au Puy-en-Velay sous le thème : « le vote musulman et ses enjeux politiques ».
Même sur les forums dont celui de Yabiladi, le message passe. Si certains estiment que l’effort est vain ou encore tardif pour espérer un changement en France, pour d’autres, « mieux vaut tard que jamais ».
Avec la montée, ces dernières années, de l’islamophobie et de l’instrumentalisation des musulmans pendant les campagnes électorales en France, ainsi que toutes les lois hostiles qui sont adoptées, ces français veulent désormais faire entendre leur voix dans la vie politique. Pour l’instant, les politiques n’ont pas encore réagi à cette mobilisation générale. Peut-être sont-ils, chacun, en train de voir comment attirer le maximum de voix musulmanes.