Un vague air de chant du cygne ? Cela y ressemble …. alors que la foule ne faiblit pas dans les magasins en vue des derniers achats de Noël.
Comme si quelque part, les gens se jetaient sur leurs achats avec boulimie, dans un dernier élan de consommation effrénée avant de se serrer la ceinture pour de nombreux mois. Pas le calme avant la tempête … mais bien la tempête avant le calme le plus absolu.
Si l’Insee a certes annoncé mardi une hausse de 1,4 % de la consommation de biens par les ménages français en novembre – après avoir enregistré un léger recul de 0,1 % en octobre dernier, la supposée bonne nouvelle est à prendre doublement avec des pincettes.
Tout d’abord parce que ce sont les dépenses d’énergie qui ont tiré la consommation vers le haut, mais également parce que les ménages semblent puiser dans leur épargne pour pouvoir répondre à leurs envies … voire désormais à leurs besoins.
Autre élément à prendre en compte : la hausse de TVA prévue en janvier pourrait conduire les consommateurs à anticiper leurs dépenses, ce qui, le cas échéant, serait synonyme d’un décalage de consommation et non véritablement d’une hausse.
L’Institut français des statistiques tient par ailleurs à préciser que la hausse de la consommation résulte en grandes parties des dépenses de chauffage (+7,5%) qui ont augmenté en novembre, se traduisant par des frais d’électricité, de gaz et de fioul, les dépenses alimentaires étant quant à elles en légère baisse (-0,6%). Les dépenses en biens fabriqués poursuivant quant à elles la progression continue suivie depuis juin dernier, avec une hausse de 1,7% en novembre.
Autres conséquences de l’approche de l’hiver : les consommateurs se sont également tournés vers le textile, l’habillement et le cuir (+3,3%), le secteur automobile (-0,4%) et l’équipement de la maison (-0,3%) étant les parents pauvres du moment.
Mais alors que le pouvoir d’achat des ménages régresse, observant un recul de 0,1 % au troisième trimestre 2013, après une hausse de respectivement 0,5 % et 0,9 % au premier et deuxième trimestre, les ménages font appel désormais à leurs bas de laine.
La preuve en est : le delta entre les sommes retirées du Livret A et les montants déposés s’est élevée en novembre à 790 millions d’euros. Laissant apparaître pour le troisième mois consécutif une décollecte nette. Parallèlement, la décollecte du Livret de Développement durable a totalisé 280 millions d’euros.
Au final, selon l’Insee, le taux d’épargne des ménages est désormais de 15,7% contre 15,9% au deuxième trimestre 2013.