La pauvreté n’a jamais été aussi répandue en Italie depuis au moins 1997, montre un rapport sur la cohésion sociale publié lundi par l’institut de la statistique, Istat. Selon ces données, la pauvreté, définie pour une famille avec deux enfants par des revenus mensuels égaux ou inférieurs à 991 euros, concernait 12,7% des familles italiennes en 2012. Un tel niveau n’avait jamais été atteint depuis la création de cet indice en 1997.
Le nord comme le sud de l’Italie sont concernés par cette aggravation, liée à la crise économique entraînant une hausse du chômage et une baisse des revenus. De 2011 à 2012, le taux de pauvreté est passé de 4,9% à 6,2% dans le nord et de 23,3% à 26,2% dans le sud.
Ce rapport peint un tableau particulièrement sombre de la situation économique et sociale de l’Italie, frappée par sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale.
“Étant l’un des pays les plus affectés par la crise, l’Italie a enregistré un déclin progressif de ses principaux indicateurs macroéconomiques et sociaux en 2012“, écrit le ministre du Travail et ancien patron de l’Istat, Enrico Giovannini, en introduction de ce rapport.
“Néanmoins, la cohésion sociale a été préservée, ce qui a permis au pays de supporter des sacrifices destinés à rétablir la stabilité financière et à adopter des réformes importantes“, ajoute-t-il.
Ce ton relativement optimiste contraste avec le constat alarmiste dressé récemment par le patronat italien, la Confindustria, selon laquelle la récession a infligé à l’économie italienne des dégâts comparables à ceux d’une guerre.
Le taux de chômage est à son plus haut niveau depuis la fin des années 1970, à 12,5% pour l’ensemble de la population active et à 41,2% chez les jeunes en octobre, selon l’Istat. Le nombre de travailleurs bénéficiant d’un contrat à temps plein et à durée indéterminée a baissé de 1,3% en un an pour atteindre 10,3 millions en 2013. La baisse est de 9,4% chez les jeunes.