NB: Ce texte correspond à une série d’anticipation et/ou de politique-fiction…
Russie, 8 avril 2032- AFP – La guerre civile qui ravage l’Europe depuis plusieurs années a encouragé un groupe d’expatriés français de longue date en Russie à s’entendre avec les autorités pour créer, au fin fond de l’immense pays, un “Oblast autonome des Français“, où ils comptent faire venir un certain nombre de compatriotes.
Une région russe contrôlée par le centre fédéral, mais bâtie autour de la culture et du mode de vie français. Son modèle lointain? Les territoires russes à prédominance ethnique, comme l’Oblast autonome des juifs, ou Birobidjan, région créée par Staline à la frontière chinoise.
Un accord ad hoc a été signé le 16 mars 2030 par le vice-ministre russe du Développement régional Alexander Strannikov et Hervé Dervial, qui devrait, selon toute vraisemblance, prendre les rênes de la région.
Outre une longue série de conditions à caractère budgétaire et technologique, l’Oblast autonome des Français devrait accueillir une importante base navale, tous les “résidents” étant mobilisables au sein de l’armée russe.
Avec une généreuse superficie de 55.000 km2, cette “région française en territoire russe” possèdera un débouché sur l’Océan, autre atout de poids. Les fonds viendront dans un premier temps du gouvernement russe, mais le “contrat” est pour la jeune région d’arriver à l’équilibre budgétaire en vingt ans.
L’idée de recréer en Russie un “îlot” au sein duquel serait conservée la culture française remonte aux années 2010-2020. Elle germe dans l’esprit d’un groupe de Français, “émigrés” selon leurs propres dires, en Russie.
“C’est suite à la victoire socialiste de 2012 que j’ai compris qu’il n’y avait plus rien à faire en France. Nous étions dans l’impasse la plus totale. Certains d’entre nous, certains “Français de souche”, d’autres possédant des racines de différents pays d’Europe, voyions avec une profonde douleur s’écrouler l’édifice admirable de ce qu’avait été la France, détruite par le communautarisme et les lobbys.
La France millénaire était devenue en quelques décennies un pays multiculturel, un espace habité par différents peuples: les autochtones de culture vaguement catholique, niés dans leur existence, entretenaient des relations de plus en plus tendues avec les populations immigrées coupées du reste du pays et de plus soudées par un islam radical et inquiétant“, raconte Hervé Dervial, un des artisans de longue date du projet de région russo-française.
“Au départ nous avons eu cette idée en petit comité, puis nous l’avons promue sous forme de réseau. Nous avons échafaudé l’idée d’une région totalement et volontairement soumise politiquement à la Russie, devenue pôle de rassemblement européen, mais où le mode de vie français serait préservé et où la langue de Molière aurait le statut de langue régionale aux côtés du russe“, précise M. Dervial
“C’était une utopie, mais l’idée a fait son petit bonhomme de chemin, avant de tomber dans les oreilles de proches de l’ancien président Vladimir Poutine. Un coup de chance!“, se félicite cet expatrié arrivé en Russie en 2015 pour “refaire sa vie“.
Le projet n’est toutefois aucunement de nature ethnique, s’empresse de préciser un autre “père” de l’idée, François Lambertin. “Notre conception de la France a toujours été celle d’un condensé d’Europe, rassemblant ce que ce continent a de meilleur. Nous avons toujours cru dans la comptabilité totale des cultures française et russe, toutes deux caractérisées par leur formidable universalisme.
L’Oblast ne devrait être peuplé qu’à 40% environ de Français, au maximum! Mais il faut préciser que pour l’instant nous n’avons que 30.000 volontaires environ. Les Russes sont nombreux à vouloir nous suivre dans cette aventure. Des écoles devraient ouvrir prochainement. Qui vivra verra“, raconte M. Lambertin.
Cette “région française” de Russie a de grande ambitions: se transformer rapidement en un “cluster technologique” de pointe, créer de l’emploi et moderniser un tissu industriel vieillissant pour conquérir des parts de marchés dans la dynamique région Asie-Pacifique.
“Nous nous intégrons à 100% dans le projet gouvernemental visant à repeupler et à réorienter le pays vers l’est. C’est un objectif stratégique!“, assure M. Lambertin. Autre objectif: se convertir en modèle pour la Russie en matière d’économie d’énergie et d’écologie, et propager les bonnes pratiques au reste du pays.
Et les températures glaciales, pouvant chuter à -35° et ne dépassant pas une moyenne de 12° au mois d’août? “Les conditions sont certes rudes. Mais quand on a un vrai projet et autant de perspectives et de soutien que nous, croyez-moi, ça réchauffe. Rejoignez-nous, vous ne serez pas déçu!“, conclut notre interlocuteur.