Le père de Clément Cosma, le jeune Seynois dans un état très grave après une agression à Nice pour un motif futile, dénonce dans une interview à Var-Matin la banalisation de la violence gratuite.
(…)
Sans haine, sans esprit de vengeance, avec beaucoup de retenue due à sa culture de la discrétion – il est ancien commando marine et réserviste à l’école de plongée de Saint-Mandrier – ce père meurtri a souhaité témoigner. Dans la page Facebook qu’il a créée, il estime « qu’il s’agit d’une tentative de meurtre gratuite ». (…)
D’abord, comment va Clément ?
Il est sorti la semaine dernière du coma artificiel dans lequel il avait été plongé après une opération de quatre heures à la tête. Son pronostic vital n’est plus engagé, il cligne des yeux, mais est hémiplégique et aphasique, c’est-à-dire qu’il ne parle pas. Il est toujours en réanimation et la famille a le droit de le voir deux heures par jour. Nous ne savons pas de quoi il se souvient. Nous lui avons dit qu’il avait eu un accident. Concernant son évolution, les médecins ne se prononcent pas. Mais je crains que sa carrière de scaphandrier soit très compromise après une opération à la tête. C’était sa passion.
Que s’est-il passé selon vos informations ?
Clément était allé passer la soirée à Nice à l’invitation de sa sœur et vers 3 h du matin, avec un ami, il a voulu aller manger un morceau. Puis il a croisé ces individus. Il n’y a pas eu de bagarre, et je me pose plein de questions sur l’attitude de ces individus.
Quel message souhaitez vous passer à travers votre témoignage et la page Facebook ?
Je ne trouve pas normal que ce genre d’agressions ne fasse que quelques lignes dans le journal, qu’on banalise la violence gratuite, le fait de poignarder quelqu’un comme ça, pour rien, nous ne sommes pas dans un pays en guerre que je sache ! Si c’est la guerre, qu’on le dise ouvertement et on fera le nécessaire… Je ne demande rien si ce n’est que du soutien car malheureusement si les affaires de ce type ne sont pas médiatisées elles tombent très vite dans l’oubli. Je souhaite donner le plus d’écho possible à cette affaire pour que l’on ait l’espoir que les choses changent, que les peines des délinquants soient un jour en rapport avec leurs exactions, qu’ils payent de leur personne pour réparer même ce qui n’est pas réparable. Au lieu de se retrouver en liberté à courte, voire très courte échéance. Je ne veux en aucun cas politiser cette affaire, mais juste la médiatiser.
Qu’attendez-vous de la justice ?
J’espère qu’elle fera son travail.
Nice Matin
———————
Clément, le jeune Varois qui avait reçu un coup de couteau au visage samedi dernier rue Gioffredo à Nice, reste hospitalisé dans un état critique.
Victime d’une violente agression pour un motif futile, ce garçon de 25 ans est toujours plongé dans le coma à l’hôpital Pasteur.
Originaire de la Seyne-sur-mer, inséré socialement – il exerce la profession rare de scaphandrier -, le malheureux a reçu un coup à l’arme blanche qui a atteint son cerveau. Il a en outre été roué de coups par un second agresseur.
Les deux suspects interpellés, des ressortissants tchétchènes âgés de 19 et 20 ans, dorment en détention provisoire depuis dimanche soir.
À la suite de l’enquête de la Sûreté départementale, le parquet de Nice a ouvert une information judiciaire pour violences avec armes, en réunion et en état d’ivresse.
Nice matin, merci à Marie Salers