Lundi, un violent incident a émaillé la sortie des cours alors que les lycéens s’apprêtaient à prendre leur bus. Un véhicule a été dégradé. Sans le sang-froid d’une conductrice de bus, l’expédition punitive lancée lundi soir par des élèves de la cité scolaire ne se serait sans doute pas limitée à une vitre explosée.
C’est une altercation, vendredi, dans l’enceinte du lycée François Ier, qui met le feu aux poudres. Une dispute entre deux groupes d’adolescents débute dans une salle d’études. Le contentieux prend alors des allures plus personnelles via Facebook et les réseaux sociaux. Le week-end permet également d’échauffer les esprits.
Lundi, vers 18 heures, une dizaine de jeunes bien décidés à en découdre montent dans le bus scolaire, visiblement à la recherche de quelqu’un. Plusieurs témoins entendront l’un d’entre eux demander : « Il est où le bâtard ? » Certains qui souhaitent garder l’anonymat, évoquent la présence de battes de baseball et même d’une arme à feu, « un revolver 9 mm ». De leurs côtés, les gendarmes saisis de l’enquête ne confirment pas la présence de l’arme.
Dans le bus, la conductrice, qui prend rapidement la mesure des événements, décide d’intervenir. « Je les ai repoussés violemment pour éviter qu’ils ne s’en prennent à mes gamins, témoigne-t-elle. Il n’était pas question qu’ils viennent agresser les autres passagers. Je ne les connaissais même pas car ils n’empruntent pas cette ligne. » Elle pousse alors les fauteurs de trouble hors du véhicule. « L’un d’entre eux a alors éclaté la vitre arrière latérale du bus à l’aide d’un objet », précise la conductrice. Hier matin, le père d’un des jeunes passagers expliquait : « Mon fils et ses camarades ont été particulièrement choqués. Mardi matin, il a eu beaucoup de mal à reprendre le bus. »
La conductrice décide d’appeler les gendarmes tout en poursuivant sa tournée. Ce n’est qu’à son retour qu’elle explique aux gendarmes ce qu’il vient de se passer. Une plainte est alors déposée. « On ne peut pas dire que j’ai eu peur, mais c’est vrai qu’en 27 ans de conduite scolaire, je n’avais jamais vu une telle violence ».
(…) L’Union
Merci à Jesse James