François Hollande a eut fort à faire durant sa conférence de presse de mardi. Il a dû feinter, défendre, justifier… l’état économique du pays, bien sûr.
Remarquez qu’il ne partait pas sans arguments ! On apprenait par exemple que l’OCDE signale “une inflexion positive” pour la France, selon son indicateur composite avancé. “La courbe de l’indicateur composite avancé français était descendante jusqu’en avril 2013, puis elle a changé de tendance et monte légèrement depuis“, nous apprend Le Monde.
Le mot à retenir dans cette phrase, c’est “légèrement”, étant donné que le fameux indice était à 100,3 en octobre 2013 contre… 100,2 en septembre. A ce rythme-là, aucun doute, la France aura retrouvé tout son dynamisme dès l’an 2500, ou même 2450 si les choses se passent vraiment bien ! Prenez votre mal en patience, cher lecteur : le plein emploi et les 4% de croissance, c’est pour dans moins d’un demi-millénaire.
En attendant, la Banque de France a confirmé il y a quelques jours ses prévisions pour le quatrième trimestre : +0,5% de croissance de l’économie (à noter que l’INSEE est plus prudente, avec seulement +0,4%).
Cela reste tout de même de bonnes nouvelles, vous direz-vous. Certes. Sauf que… comme le souligne encore Le Monde, “ces signaux positifs sont à relativiser, notamment au vu de la reprise bien plus robuste affichée par d’autres pays européens, en particulier l’Espagne, qui a affiché une hausse deux fois plus marquée de sa production industrielle en novembre, ou l’Allemagne, où elle a progressé de 1,9% en novembre, dont 3,1% pour l’industrie manufacturière seule (seulement 0,2% en France le même mois)“.
Bref, “y’a encore du boulot”, si vous me passez l’expression.
Surplace en Europe, chute aux États-Unis
Les marchés européens en semblent bien conscients, au vu de la journée d’hier. Entre le découragement suscité par les chiffres de l’emploi américain publiés plus tôt cette semaine et la saison des résultats trimestriels qui s’annonce décevante, ils ont passé une journée — encore une — relativement plate hier.
Le CAC 40 n’a avancé que de 0,30%, passant à 4 263,27 points. A Londres, le Footsie gagnait 0,26%, tandis qu’à Francfort, le DAX engrangeait 0,39%.
Côté États-Unis, ça n’a pas été la même chanson, avec des baisses de plus de 1% sur tous les principaux indices. Le Dow Jones a reculé de 1,09% à 16 257,94 points ; le Nasdaq a perdu 1,47% à 4 113,30 points ; enfin, le S&P 500 a terminé la séance sur un recul de 1,47%, à 1 819,20 points.
Espérons que les résultats fourmilleront des légendaires “chiffres moins mauvais que prévu”… sans quoi 2014 s’annonce bien mal.
Si votre banque fait faillite…
Pour terminer, je ne résiste pas : je vous livre quelques extraits d’un article qui a attiré mon attention ce matin dans Investir – Les Échos, au sujet de l’union bancaire et des procédures qu’elle implique de mettre en place :
“La Zone euro doit être capable de définir en l’espace d’un week-end un plan de refinancement et de restructuration pour une banque en situation difficile, a déclaré lundi Sabine Lautenschläger, la candidate allemande au remplacement de son compatriote Jörg Asmussen au directoire de la BCE”, nous apprend le journal.
“Les ministres de l’Union européenne sont tombés d’accord en décembre sur un mécanisme de liquidation des banques en situation de faillite, une étape primordiale en vue de la réalisation de l’union bancaire, une procédure toutefois complexe et qui n’écarte pas les enjeux politiques”.
Le meilleur vient à la fin. Selon Sabine Lautenschläger, “il nous faut une structure qui permettra de démarrer une procédure de liquidation vendredi soir et de la clore lundi matin à une heure parce qu’alors le Japon, Tokyo ouvre. C’est une condition d’une grande importance”.
Tout est dit.
Une banque fait faillite ? Au diable les épargnants, les actionnaires, les entreprises, les salariés. L’important, n’est-ce pas, c’est que les marchés — les sacro-saints marchés — ne souffrent pas.