Socrate est un philosophe grec du Ve siècle avant JC, il est considéré comme l’un des inventeurs de la philosophie morale et politique.
Sa condamnation à mort et sa présence très fréquente dans les dialogues de Platon ont contribué à faire de lui une icône philosophique majeure.
En -399, un procès est intenté à Socrate ; Les chef d’accusation sont : “ne pas reconnaître les mêmes dieux que l’Etat, introduire des divinités nouvelles et corrompre la jeunesse“. Sur les 501 juges, 280 votent en faveur de la condamnation, 221 de l’acquittement. Les commentateurs contemporains sont partagés sur l’interprétation à donner à ce procès : les uns pensent que les chefs d’accusation sont les véritables motifs du procès, les autres qu’ils sont un prétexte et que les véritables motifs sont de nature politique.
À propos du premier chef d’accusation, la question s’est posée de savoir ce qu’on reprochait exactement à Socrate : être athée, donc de ne pas croire tout court aux dieux, ou être impie, c’est-à-dire de ne pas honorer les dieux d’Athènes.
L’accusation de corrompre la jeunesse est liée par Platon à celle d’impiété. Mais pour Louis-André Dorion, ce lien paraît superficiel et le véritable motif serait d’ordre politique. La révélation en public de l’ignorance de certains, se croyant savants, par Socrate et les jeunes gens qui l’imitaient, ainsi que l’influence que l’on attribuait au philosophe sur certains de ses disciples ont clairement pu donner au Athéniens l’idée que Socrate corrompait la jeunesse.
Pour Gregory Vlastos, le fait de ne pas avoir de croyances orthodoxes n’était pas à soi seul un motif pour être condamné. La véritable raison de la condamnation de Socrate tient au “caractère agressif de sa mission publique”, c’est-à-dire qu’il se sentait obligé de débattre avec tout un chacun pouvant donner par là la fausse idée qu’il enseignait à ses disciples à ne pas respecter la religion traditionnelle.