Fdesouche

Alors qu’un groupe chinois entre dans le capital de PSA, la présidente du Front national craint pour l’indépendance du constructeur français. Elle affirme “que quand General Motors est entré dans le capital de PSA, sa première exigence a été de demander d’arrêter de fournir le marché iranien, un débouché considérable pour PSA”. Vrai ou faux ? Réponse ici.

Vrai
PSA n’a jamais voulu le reconnaître. Il a toujours affirmé que ce sont les sanctions internationales contre l’Iran qui l’ont obligé à stopper les ventes à ce pays. Mais une grande partie de la presse économique et des analystes du secteur confirment que l’américain General Motors a exigé début 2012 que PSA gèle ses ventes à l’Iran, grand ennemi des Etats-Unis.
Pierre Paturel, spécialiste du secteur automobile au cabinet d’études économiques Xerfi rappelle plusieurs éléments troublants. “PSA n’avait aucun intérêt à arrêter les ventes à destination de l’Iran. Il ne faut pas oublier qu’à ce moment là, PSA vendait environ 460.000 voitures à l’Iran. C’était son 2eme marché mondial et cela représentait 800 millions d’euros de chiffre d’affaire, quelque chose d’énorme”. Pierre Paturel ajoute que “comme par hasard, PSA déclare qu’ils vont arrêter de vendre des véhicules à l’Iran pile au moment où General Motors annonce qu’il va effectivement entrer dans le capital de PSA“.
Arrêt brutal
Jusqu’à début 2012, PSA vendait des kits de montage qui étaient assemblés en Iran. Ca représentait l’équivalent de 460.000 véhicules en 2011. L’arrêt des ventes a pénalisé à la fois le consommateur iranien susceptible d’acheter une voiture du groupe français, mais aussi les iraniens qui travaillaient dans les usines d’assemblage.
Renault
Un autre élément accrédite la thèse des pressions de General Motors, il s’agit de l’attitude de Renault à cette époque. Début 2012, Renault n’a pas stoppé son commerce avec l’Iran. Aucune nouvelle sanction internationale ne l’obligeait à le faire.
En revanche, l’été dernier (en juillet 2013), Renault a finalement du arrêter ses ventes en avouant clairement que les Etats-Unis faisaient pression en menaçant de sanctions Nissan, qui est appartient à Renault, et qui est présent sur le marché américain.
Levée des sanctions
Au final, les ventes de PSA et Renault en Iran sont aujourd’hui quasi nulles, alors que les deux groupes français tenaient 40% du marché iranien en 2011.

Aujourd’hui, les sanctions internationales sont en passe d’être levées et les constructeurs américains sont maintenant dans les starting-blocks pour conquérir le marché iranien. La concurrence sera rude pour PSA et Renault.

FranceInfo, merci à El Barbito

Fdesouche sur les réseaux sociaux