JDate est un site de rencontres entre juifs, comme il en existe pour tout aujourd’hui. Du site de rencontres chrétien « pour fonder un foyer », à celui pour les célibataires de droite qui cherchent l’âme sœur.
« JDate est l’endroit idéal pour se rencontrer, sortir entre amis ou trouver l’âme sœur au sein de la communauté juive.
Unis par une même foi, soudés dans une même communauté, des centaines de milliers d’abonnés, hommes et femmes, se donnent rendez-vous sur JDate. »
Le 19 janvier sur TribuneJuive.info, les responsables du site ont publié un communiqué pour dire leur mécontentement.
« A Nanterre, on ne veut pas voir une étoile de David. »
Ils ont vu une de leur campagne retirée des panneaux de publicité de la ville, deux jours avant qu’elle ne se termine.
Sur les dix-huit affiches enlevées, on voyait le même visuel qui trône tout en haut de la page Facebook du site : les chiffres 2014 additionnés à une étoile de David et ce message : « En 2014, on va s’aimer. »
Dans leur tribune, les responsables du site disent leur « étonnement » :
« Nous prenons acte du fait que la mairie de Nanterre a demandé le retrait de nos affiches publicitaires. »
Pourtant au cabinet de la mairie de Nanterre, on dément toute responsabilité et on explique dans un communiqué :
« Aucune intervention n’a eu lieu, et aucun acte administratif relatif à cette campagne publicitaire n’a été pris par la mairie de Nanterre. La mairie de Nanterre tient à rappeler que la société Decaux exploite son mobilier urbain comme elle l’entend, et n’est jamais consultée sur des choix de nature commerciale. »
C’est en effet l’entreprise de publicité urbaine JC Decaux qui a décidé de retirer la campagne de ses panneaux d’affichage de Nanterre (ailleurs, elle est restée).
Joint au téléphone, Thierry Courrault, directeur régional de l’entreprise explique un choix « par précaution » après « des tags de croix gammées » et « des glaces cassées » :
« Nous avons retiré cette campagne pour une raison très simple. Les campagnes sont affichées du mercredi au mercredi chez nous.
J’avais demandé pendant le week-end à des agents de s’assurer qu’il n’y avait pas de dégradation sur le mobilier, compte tenu du contexte. Or il y a eu des mobiliers tagués. J’ai donc demandé à ce que la campagne soit retirée. »
L’entreprise craignait qu’« un climat d’insécurité, troublé [..] se propage », pour finalement risquer des accidents plus graves.
Le « contexte » ? C’est Dieudonné. Les responsables du site écrivent d’ailleurs dans TribuneJuive.info :
« Les raisons invoquées pour le retrait des affiches font état – par rapport à la précédente campagne – d’un “contexte totalement différent, du fait de l’intense médiatisation des actes de l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala, des actions en justice en cours s’appuyant à la fois sur des menaces de troubles à l’ordre public et sur des atteintes à la dignité humaine”. »
Point d’antisémitisme comme le soupçonnait les responsables du site de rencontres donc. Juste un choix d’entreprise à la fois zélé et timoré. Avec un peu de lassitude dans la voix, Thierry Courrault conclue :
« On préfèrerait tous vivre dans un monde tolérant. »