Il s’appelle Christophe, il a 35 ans, a grandi en province et il est blanc. Voilà le profil type du policier que l’on peut établir à partir des bénéficiaires de la prime de résultats exceptionnels. L’échantillon est important : près de 40 000 adjoints de sécurité (ADS), gardiens de la paix, officiers et commissaires, sur les 123 000 que comptait la police en 2013.
La diversité des origines, ou son absence, se lit aussi dans les prénoms. Environ 1 500 policiers primés en portent un à consonance étrangère – à peine 3 % du total. Le premier (Karim) arrive en 143e position.
Ce policier type est donc un homme, comme quatre policiers sur cinq. La féminisation est en cours, mais c’est un processus long. Pour la distribution de la prime, l’administration se garde de faire de la discrimination positive. […]
Christophe a grandi en province. C’est le cas de près de 80 % des policiers, et rien ne paraît pouvoir infléchir cette tendance de fond.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’une mesure scientifique du poids des Français issus de l’immigration récente, difficile à établir en raison de l’interdiction des statistiques dites « ethniques » en France. Mais elle permet de se faire une petite idée du visage de la police.
Le Monde