Une fois n’est pas coutume, le Front national s’est concentré sur l’international. Mercredi, à la Maison des centraliens, dans le 8e arrondissement de Paris, Marine Le Pen a présenté aux journalistes son analyse “quant à l’évolution inquiétante de la politique étrangère de la France”.
Elle en a surtout profité pour présenter officiellement le géopoliticien Aymeric Chauprade, auteur célèbre et controversé de Chronique du choc des civilisations, comme tête de liste en Ile-de-France aux élections européennes et responsable de la Fédération des Français de l’étranger.
Durant une heure, la chef de file du parti d’extrême droite a donc livré sa “vision du monde qui n’a rien à voir avec le soutien à des régimes autoritaires”. Un monde en proie à des crises qui, “de l’Ukraine à la Centrafrique”, seraient le résultat de “la faiblesse de l’État-nation” et du “conflit entre les États-Unis, qui souhaitent dominer la mondialisation, et les grandes puissances comme la Chine, la Russie, l’Inde, qui défendent une vision multipolaire du monde”. “Nous refusons les impérialismes d’où qu’ils viennent, euro-mondialisme américain ou islamisme”, a martelé Marine Le Pen. “À l’international, comme sur le plan national, la primauté de l’État-nation comme fondement de la liberté est le coeur de notre projet.”
L’héritière de Jean-Marie Le Pen a alors donné des exemples de la façon dont ces principes “se traduisent dans les crises actuelles”. Regrettant l’absence de l’Iran à la conférence de Genève II à Montreux (Suisse), consacrée à la guerre civile syrienne, elle a exprimé sa “grande crainte qu’al-Qaida prenne les manettes et qu’on assiste à un véritable massacre des minorités” en Syrie. Considérée comme “le premier responsable de l’extension mondiale du fondamentalisme”, l’Arabie saoudite a eu droit à la charge la plus violente. Selon le FN, la France, cédant à l’avidité économique et aux intérêts d’autres puissances, serait en train de bâtir une “alliance” avec l’Arabie saoudite, “coeur nucléaire de l’islamisme mondial”.
“Nous ne voulons pas de l’argent saoudien et qatari sur notre territoire, pas plus que nous n’en voulons comme alliés”, a proclamé Marine Le Pen…