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L’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS et le GIS Institut du Genre lancent deux appels à projets dans le domaine des études du genre et des sexualités dont la date limite est le 14 mai 2012.

Fondé en 2012 à l’initiative de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS, l’Institut du Genre est un Groupement d’Intérêt Scientifique qui réunit 35 partenaires institutionnels. S’appuyant sur des UMR et des équipes explicitement engagées dans la recherche sur le genre, il constitue un lieu de coordination, de référence et d’accueil scientifique des recherches françaises sur le genre et les sexualités.
Le GIS a défini 10 axes de recherche à développer : Axe 1 : Epistémologie et théories du genre : genèse et généalogie du champ ; catégories opératoires et modes d’analyse. Axe 2 : Politique, Care, Justice Axe 3 : Territorialités, Espaces, Mondialisation Axe 4 : Genre et Temporalités Axe 5 : Genre, Production, Marché Axe 6 : Création, Arts et Littératures Axe 7 : Sexualités, Hétéronormativités et LGBT Axe 8 : Genre, Famille, Parenté Axe 9 : Genre, Religions et Sécularisations Axe 10 : Corps, Santé, Société
En 2012 le GIS Institut du genre lance un appel à projets concernant deux de ces thématiques.
1) Pratique et théorie du genre : la question de l’interdisciplinarité
Les études de genre ouvrent un vaste champ de recherche. Les questions afférant à la construction « genrée » et aux rapports sociaux de sexe traversent en effet tous les champs du savoir et de la pensée. Elles concernent un très grand nombre de pratiques sociales et culturelles, et s’expriment dans des productions artistiques et symboliques diverses. Aussi leur traitement requiert-il la collaboration de savoirs et d’approches disciplinaires multiples. Les études de genre sont parmi les rares qui soient “nées” en SHS et se soient ensuite étendues aux autres champs de recherche. Cela tient en partie au fait qu’elles se sont tout de suite développées dans l’interdisciplinarité. Elles ont contribué au rapprochement innovant de plusieurs disciplines (par exemple le droit et la sociologie, l’éthique et la géographie, l’art et la science politique) et à l’ouverture des disciplines SHS les unes aux autres. Elles ont favorisé l’émergence d’interactions nouvelles entre les SHS et les disciplines des autres secteurs scientifiques de la recherche. L’interdisciplinarité constitue donc à la fois un préalable théorique et un horizon des recherches dans ce domaine. Sa conception et sa mise en œuvre posent cependant des questions théoriques, méthodologiques, pédagogiques et institutionnels multiples. L’Institut invite des chercheuses et chercheurs de toutes disciplines SHS à présenter des projets qui visent à faire progresser la réflexion sur l’interdisciplinarité et sur sa mise en pratique : les questions peuvent être abordées sur le plan de la méthodologie, de la mise en œuvre institutionnelle en France et ailleurs, ou de la théorie. Le projet pourra concerner un ou plusieurs de ces plans. Il pourra porter sur l’analyse d’expériences déjà menées en la matière.
Cet appel à projet concerne en priorité l’axe 1 du programme scientifique mais peut concerner transversalement un ou plusieurs autres axes.
2) Les recherches LGBTIQ Les recherches dans le domaine des études « Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles, Transgenre, Intersexe et Queer » forment un nouveau champ scientifique interdisciplinaire. Elles s’inscrivent dans une généalogie théorique considérant les sexualités comme des constructions historiques et culturelles. Elles ont contribué à développer une analyse critique des notions d’homosexualité et d’hétérosexualité à la faveur d’une déconstruction des catégories de la sexualité, telles qu’elles sont produites par un regard (hétéro)normé. Les études LGBTIQ visent à interroger les discours dominants et les normes qui régissent la reproduction de l’ordre sexuel comme ordre social. Les relations entre sexualités et genre, articulées à des dispositifs de pouvoir et de hiérarchisation, sont l’objet d’enquêtes empiriques et théoriques dans des disciplines de plus en plus nombreuses, depuis les études littéraires jusqu’aux sciences humaines et sociales, en passant par les études juridiques. Les transformations sociales liées à la visibilité croissante de la diversité des sexualités et des formes relationnelles entre les individus conduisent à repenser les corps et les pratiques, à reconfigurer les orientations sexuelles et le genre. Les projets pourront relever d’approches diverses et s’appuyer sur des études de terrain et/ou de sources documentaires.
Les propositions pourraient, par exemple, porter sur (liste non exhaustive) :
– Les catégories de classement
– Les modes d’articulation entre genre et sexualité(s)
– Les liens entre appartenances culturelles, sociales et professionnelles et les orientations et comportements sexuels
– Les parcours de vie (importance du cycle de vie, parcours transsexuels, etc.)
– Les corporéités au regard des évolutions des pratiques médicales, du droit, etc.
– Les modes de vie, les formes anciennes et nouvelles de « cultures sexuelles »
– Les formes de mobilisation politique autour des sexualités minoritaires
– Les reconfigurations relationnelles et familiales contemporaines
Cet appel à projet concerne en priorité l’axe 7 mais peut croiser d’autres thématiques.
Objectifs de l’appel à projets
– favoriser des mises en réseau scientifiques à l’échelle nationale ou internationale
– favoriser l’émergence de projets de type « ANR » ou « projets européens » en contribuant à leur montage
– soutenir la mise en œuvre de recherches et d’enquêtes de terrain Dans cette perspective, les projets présentés pourront inclure mais ne doivent pas se limiter à l’organisation de colloques ou de journées d’études. Un rapport final sera demandé par le GIS Institut du genre à l’issue de la mise en œuvre des projets sélectionnés. Selon la nature du projet, ce rapport pourra prendre la forme de contributions scientifiques, de rapports de terrain ou de dossier de montage de projet.
Conditions d’éligibilité Cet appel s’adresse à tou-te-s les chercheurs/cheuses et enseignant-e-s – chercheurs/cheuses statutaires relevant d’établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur, quels qu’en soient le grade, la discipline, l’appartenance institutionnelle et la localisation géographique en France. Priorité sera donnée à des projets portés par des personnels ou des collectifs relevant d’au moins deux unités ou équipes différentes. Modalités de soutien Le financement est plafonné à 10 K€ par projet. Le financement est accordé pour l’année 2012. Il sera versé en une seule fois et devra être utilisé avant la fin de l’année 2012.
CNRS
L’Institut du Genre
 

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