Addendum:
De plus en plus de ménages, locataires ou copropriétaires, sont fragilisés face à un logement qui devient un obstacle à l’emploi ou érode leur pouvoir d’achat, constate la Fondation Abbé Pierre dans son nouveau rapport sur le mal-logement.
Le logement tend à perdre son «pouvoir protecteur» en période de crise. Pire, il peut aggraver les effets de la mauvaise conjoncture. Dans son nouveau rapport sur «L’État du mal-logement en France» publié ce vendredi, la Fondation Abbé Pierre estime que 10 millions de personnes sont touchées, de près ou de loin, par la crise du logement en France.
Aux 3,5 millions de mal-logés, à savoir les sans domicile fixe, les personnes vivant dans des abris de fortune ou en résidence sociale, viennent s’ajouter les plus de 5 millions de personnes fragilisées à cause de leur logement: propriétaires occupant un logement dans une copropriété en difficulté (près de 730.000 personnes), locataires en impayés de loyers (1,2 million), ou encore personnes en situation de «surpeuplement» (3,2 millions). Un contingent qui est complété par – ou qui se cumule avec – les 3,8 millions de ménages en situation de précarité énergétique, les près de 92.000 familles occupant un logement sans droit, ou les 1,7 million de ménages qui ont une demande de logement social en attente.
L’enjeu du logement est d’autant plus important, selon le rapport, qu’il est étroitement lié au problème de l’emploi. «L’un et l’autre paraissent emportés dans une même spirale récessive qui conduit à l’aggravation de la situation des plus fragiles.» Aujourd’hui, 5,5 millions de personnes, toutes catégories confondues, pointent à Pôle emploi. En parallèle, le travail se précarise (augmentation des CDD, de l’intérim, des temps partiels et du sous-emploi). Autant d’évolutions qui ont des incidences sur les ressouces des ménages et donc sur leur capacité à se loger….
Le Figaro