Des manifestations contre la pauvreté ont tourné à l’émeute, vendredi 7 février, en Bosnie-Herzégovine : la présidence a été incendiée à Sarajevo, de même que les sièges des administrations locales à Sarajevo, Tuzla et Mostar.
Une violente manifestation fait plus de 130… par lemondefr
D’après l’agence officielle FENA, les flammes à Sarajevo s’étendaient jusqu’au deuxième étage du bâtiment, qui jouxte celui du gouvernement régional, incendié peu auparavant par les protestataires. Des échauffourées avec la police ont fait près de 150 blessés.
Ces manifestations, qui avaient lieu pour la troisième journée d’affilée, sont d’une ampleur sans précédent dans l’ex-république yougoslave qui, il y a trente ans jour pour jour, accueillait les Jeux olympiques d’hiver. Elles illustrent l’exaspération de la population face à une classe politique engluée dans des querelles politiciennes et incapable de redresser une économie sinistrée depuis la fin de la guerre intercommunautaire de 1992-1995. Le mouvement a embrasé les principales villes de la Fédération croato-musulmane, une des deux entités de Bosnie-Herzégovine avec la République serbe de Bosnie.
« Nous n’avons rien à manger. Et vous ? » pouvait-t-on lire sur une pancarte. Le chef du gouvernement de la Fédération croato-musulmane, Nermin Niksic, a convoqué pour une réunion extraordinaire jeudi soir des responsables de toutes les agences policières et des procureurs des villes concernées pour évaluer la situation sécuritaire.
Rongé par une corruption endémique, ce petit pays balkanique de 3,8 millions d’habitants est l’un des plus pauvres d’Europe. Le chômage frappe 44 % de la population active, mais la Banque centrale estime toutefois le nombre de personnes sans emploi à 27,5 % car beaucoup de gens sont employés au noir. Le salaire mensuel moyen est de 420 euros, et près d’un habitant sur cinq vit dans la pauvreté, selon des statistiques officielles.
Le Monde