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Un chiffre jamais vu et en constante augmentation : d’après un récent sondage, plus d’un tiers des Français adhère aux idées du Front national. Une crédibilité croissante qui inquiète le contributeur du nouvel Obs Philippe Szykulla, «prof social-démocrate». Pour lui, voter Marine Le Pen n’est pas une solution, même pour infléchir le pouvoir en place.

«Voter Marine Le Pen ne vous rendra pas heureux».

À quelques mois des élections européennes la classe politique s’émeut des dernières perspectives de succès délivrées par les sondages sur les intentions de vote pour le FN.

Voilà enfin une saine réaction à la percée contre nature d’un extrême qui ne se nourrit que d’une esbroufe à l’identité nationale et à la peur de la mixité, sociale et raciale.

Certains sont tentés de dire qu’on ne peut faire autrement que de passer par la contestation d’extrême droite afin d’infléchir le pouvoir en place. Seulement, ce pouvoir en place est l’émanation d’un processus démocratique qui a mûri depuis 1789, qui, certes, baigne dans l’excès de sa suffisance mais ne présente pas le risque immense de la confiscation de la liberté de penser, de lire, de contester.

L’Histoire ne bégaie pas suffisamment haut et fort pour intimider les adeptes du chaos par l’extrême droite. Lorsque qu’on se prévaut de la suprématie d’une nation, d’une race ou d’une religion sur une autre, irrémédiablement on en passe par le génocide des corps et des idées.

Cet électeur de base, au fond, attend de la société qu’elle le rende heureux, avec un pouvoir d’achat suffisant et une liberté d’agir sans concession. Il n’a que faire de cette volonté de contrôle par la suppression du libre échange culturel dont il aurait tout à perdre.
C’est pourquoi il faut absolument que les électeurs fassent redescendre de leur piédestal haineux les opportunistes de la politique qui ne construisent rien d’autre qu’un lendemain correspondant à leur idéal corporatiste de monde meilleur.
Nouvel Obs

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