À cent jours du scrutin, les Français signifient leur déception face à l’UE.
Quel message les électeurs enverront-ils le 25 mai à l’occasion des européennes? Selon l’étude OpinionWay réalisée pour LCI et Le Figaro, c’est une France en proie au doute qui s’apprête à élire ses 74 représentants au Parlement européen. L’adhésion au projet européen recule nettement à travers toutes les questions posées: 42 % des personnes interrogées considèrent que le fait que la France fasse partie de l’Union est une bonne chose. C’est 6 points de moins qu’en avril 2012. L’explication tient dans le sentiment que les Français ressentent à l’égard de la construction européenne : pour 45 %, le premier mot qui vient à l’esprit est déception, très loin devant les 18 % qui pensent d’abord à espoir.
Symbole le plus concret du projet européen pour les Français, l’adhésion à la monnaie unique souffre également. En 2012, près de deux Français sur trois (62 %) se déclaraient opposés à la disparition de l’euro. Deux ans plus tard, ils ne sont plus que 53 % quand un Français sur quatre (26 % et 6 points de plus qu’en 2012) sont favorables au retour du franc et 20 % indifférents. […]
À peine un électeur sur deux (54 %) de Marine Le Pen en 2012 se déclare d’ailleurs favorable à la disparition de l’euro, même si elle en a fait l’un de ses premiers arguments de campagne. Alors que la défiance à l’égard de la monnaie unique a globalement augmenté depuis deux ans, elle est relativement stable dans son électorat. […]
La traduction de ce contexte dans les intentions de vote, à trois mois du scrutin, donne quelques grandes lignes directrices. De prime abord, le Front national est potentiellement le grand vainqueur pressenti de l’élection. Les listes du parti d’extrême droite sont créditées de 20 %, trois fois son score en 2009. Le FN talonne une UMP créditée de 22 points qui lui permettent de se hisser en tête. […]