Addendum 17.02.2014 : Valls : «Tout est mis en œuvre» (Valls)
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a assuré aujourd’hui que tout était fait pour identifier et juger les auteurs de croix gammées et d’inscriptions antisémites et homophobes qui ont suscité une large indignation à Toulouse.
L’Intérieur parle d’actes «lâches et insoutenables (…) qui ne peuvent que nous révulser» et qui «salissent la ville de Toulouse». Les auteurs ont «délibérément visé les symboles de ce qui fait notre vie en collectivité. Tout est mis en oeuvre afin de les identifier et de les interpeller pour qu’ils répondent de ces agissements coupables». Ces mots répondent au vif émoi et aux appels à punir les auteurs qu’ont suscités les tags.
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Pour Arc-en-Ciel, association de défense des homosexuels en Midi-Pyrénées, ces actes sont « aussi odieux qu’insupportables » et « rappellent les heures les plus noires de notre histoire ».
Arc-en ciel dit voir là la manifestation d’un «climat de haine et de violence libéré par les manifestations contre le Mariage pour tous de l’an dernier», et «renvoie chaque responsable politique et religieux à ses responsabilités, particulièrement en cette période de campagne électorale municipale».
La gauche et la candidate UDI, Christine de Veyrac, ont exprimé leur inquiétude devant le climat ambiant, à la suite du maire. Depuis quelque temps déjà, celui-ci s’alarme d’un déferlement de haine qui rappellerait les années 30 et menacerait la République: «il est de notre responsabilité de ne pas laisser s’installer ce climat délétère aux relents des années noires », a-t-il dit après les faits du week-end. […]
Son challengeur UMP aux municipales, Jean-Luc Moudenc, a condamné «avec la plus grande vigueur» les inscriptions. Comme d’autres, il a réclamé la condamnation des auteurs et affirmé la nécessité de protéger les communautés visées.
Le Figaro
Des tags ont été peints sur l’Espace des diversités et de la laïcité, qui a pour vocation d’accueillir les victimes de discriminations et qui héberge en particulier un centre LGBT (lesbiennes, gays, bi et transsexuels) ainsi que le local de campagne du candidat du Parti de gauche aux municipales, celui du Front de gauche, le cinéma art et essai Utopia, l’entrée de l’Université Toulouse 1 Capitole et le cimetière de Salonique, selon des sources municipales et policières. Tous sont situés dans le centre à peu de distance les uns des autres.
« Comment est-ce que ça va se terminer? Ça pourrait être une mosquée, une synagogue. On n’a pas envie que ça se termine à la Clément Méric » (Myriam Martin, Parti de Gauche)
Partout ont été peintes des croix celtiques, emblèmes de l’ultra-droite. Les inscriptions s’en prennent au Crif (Conseil représentatif des institutions juives), assimilent juifs et homosexuels, s’attaquent aux francs-maçons. L’inscription “Toulouse nationaliste” a été couchée sur le trottoir devant le local du Front de gauche.
« Les investigations risquent d’être compliquées par le fait que les victimes se sont empressées de faire disparaître les inscriptions, faisait observer un policier.
La municipalité et la liste du candidat du Parti de gauche, Jean-Christophe Sellin, ont indiqué avoir porté plainte. Le maire socialiste Pierre Cohen, qui s’inquiète régulièrement de la montée des haines en France depuis environ deux ans, s’est dit «profondément choqué» et a pressé la police «de faire la lumière le plus rapidement possible sur cette affaire». « Ces messages de haine sont un danger pour notre République. Il est de notre responsabilité de ne pas laisser s’installer ce climat délétère aux relents des années noires», s’est-il ému dans un communiqué. […] Le Figaro