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Aymeric Patricot, auteur de Petits Blancs, réagit à l’enquête du Monde sur la jeunesse. Il dénonce le mépris et l’indifférence des élites à l’égard des jeunes de la France périphérique, absents des radars politiques, qui souffrent pourtant particulièrement de la mondialisation. (…)
La belle et significative enquête publiée par Le Monde «Génération quoi» m’attriste et me fait sourire à la fois. Le Monde a le mérite de pointer du doigt l’amertume de la jeunesse. N’est-il pas cependant savoureux de voir la presse constater des envies de révolte, s’étonner que les gens se sentent incompris, tout en pratiquant par ailleurs, et de manière assumée, le déni de réalité?
Un terreau favorable à la révolte, c’est la rupture du dialogue. C’est le mépris qu’on oppose aux inquiétudes et le refus de relayer, auprès des puissants comme du reste de la population, les souffrances relevées sur le terrain.
L’aventure du livre Les petits Blancs m’a permis de mesurer ce décalage entre le ressentiment d’une partie de la société et l’ironie, voire le mépris qu’il inspirait à certaines élites. Pour l’écrire, j’ai précisément donné la parole à une partie de la jeunesse qui se sent absente des radars politiques ; une jeunesse qui s’enfonce dans un désespoir, une rage qui lui donnent le sentiment de ne plus rien avoir à perdre.
Au moment d’assurer la promotion, et malgré l’accueil globalement positif reçu par le livre, j’ai été stupéfait d’entendre, de la part de journalistes chevronnés – mais comment ne pas m’y attendre, le titre même du livre ayant provoqué des crispations: «Nous avons trouvé votre enquête passionnante. Vous avez franchi le Rubicon, à mettre un mot sur une réalité sensible.

Cependant nous avons fait le choix de ne pas écrire d’article. Nous ne sommes pas encore prêts à aborder ce type de sujet. Surtout en période pré-électorale…»

Et les mêmes s’étonnent qu’un grand nombre de Français se sentent ignorés! (…)
Le Figaro

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