La Règle du jeu, la revue de Bernard-Henri Lévy, a organisé un «séminaire» avec Dominique Sopo, ancien président de SOS-racisme, auteur de La grande peur des belles âmes. L’antiracisme et la gauche (Grasset), Daniel Lindenberg, philosophe et historien des idées, David Gakunzi, écrivain, militant des droits de l’homme et directeur de l’IREA-Maison de l’Afrique, Louis-Mohamed Seye, secrétaire national du Parti Socialiste.
Dès novembre dernier, nous disions aussi que la lutte contre l’extrémisme et le racisme doit être intellectuelle. Intellectuelle et morale.
En ce début d’année 2014, la France se cherche, dans un climat morose, voire délétère. Entre dénigrement de soi et hargne envers la différence, elle hésite et semble déroutée de sa trajectoire de grandeur.
Les injures gravissimes à l’encontre de Christiane Taubira et la constitution d’une nébuleuse néo-antisémite, qui soutient envers et contre tout les agitateurs Dieudonné et Alain Soral, soulignent l’altération du climat dans notre pays. La sociologue Dominique Schnapper parle de «rejets de l’autre qui peuvent être très violents». On ne saurait mieux dire. […]
Nous disions que, pour faire gagner la République et la fraternité, pour les sauver de leurs naufrageurs, il faut engager la bataille des idées – ou, comme disait Raymond Aron, oser une « épreuve de volonté » – contre les racistes et leurs réseaux.
Aussi le nouveau livre de l’ancien président de SOS Racisme, Dominique Sopo, La grande peur des belles âmes (Grasset) fait-il œuvre utile. Car il balise ce chemin de vigilance. Faisant retour sur trente ans de combat antiraciste, Sopo pointe la tentation de la lassitude.
Il met en garde la gauche, sa famille, contre sa réticence à penser l’altérité et à assumer l’égalité. […]
La Règle du Jeu