mise à jour du 28 février 2014 à 9H45 :
Mercredi, l’Agence américaine des médicaments (FDA) devait entendre un comité d’experts sur une question délicate : une technique qui permettrait de concevoir un bébé par fécondation in vitro en utilisant les cellules et donc l’ADN de 3 parents.
La fécondation in vitro (FIV) est une technique de procréation médicalement assistée (PMA) consistant à mettre en contact en laboratoire l’ovocyte d’une femme avec le spermatozoïde d’un homme. Ce procédé permet de concevoir des embryons lorsque les parents rencontrent des difficultés à procréer “naturellement”. Mise au point dans les années 1970, la FIV est aujourd’hui couramment utilisée. Son succès a ainsi ouvert de nouvelles voies en matière de procréation.
Mais certaines sont pour le moins controversées : c’est le cas de la “fécondation in vitro avec trois parents”. Comme son nom l’indique, cette technique consiste à concevoir un embryon en utilisant les cellules (et l’ADN) de trois parents au lieu de deux. L’objectif ? Créer un embryon qui ne présenterait par certains défauts génétiques responsables de maladies héréditaires incurables. Il s’agirait surtout de défauts génétiques présents dans l’ADN des mitochondries (le générateur d’énergie des cellules) qui est uniquement transmis par la mère. Ces défauts peuvent être responsables de problèmes cardiaques graves, de dysfonctionnement au niveau du foie, de troubles neurologiques, de cécité ou encore de dystrophie musculaire. Une mère, un père, une donneuse Chaque année, de 1.000 à 4.000 enfants qui naissent aux Etats-Unis développent une maladie mitochondriale, pour la plupart avant l’âge de dix ans. Des maladies aux conséquences lourdes. La FIV avec trois parents permettrait alors à un couple dont la femme est porteuse d’un tel défaut génétique de contourner le risque que leur futur enfant soit atteint d’une maladie, ceci en remplaçant la mitochondrie “défectueuse” par une fonctionnelle. Concrètement, l’embryon serait conçu à partir des cellules et de l’ADN de trois individus, de la mère, du père et d’une femme donneuse. La technologie la plus couramment évoquée consiste à prélever le noyau de l’ovule de la mère et à l’insérer dans la cellule sans noyau d’une donneuse dont la mitochondrie n’est pas défectueuse. L’ovule peut alors être mis en contact avec le spermatozoïde du père pour créer un embryon qui sera implanté dans l’utérus de la mère. La grossesse se déroulerait ensuite normalement. Au cours des années précédentes, cette technique a été testée à plusieurs reprises par les scientifiques, surtout chez des singes mais aussi sur des cellules humaines. Toutefois, si des singes sont nés en parfaite santé, ce procédé n’a jamais conduit à la création d’un vrai embryon humain et pour cause, le sujet est controversé. La technique de la FIV avec trois parents pose en effet des questions éthiques qui ont poussé de nombreux pays à l’interdire, notamment les Etats-Unis. Les détracteurs estiment qu’il s’agit de manipulations génétiques destinées à concevoir des bébés sur mesure.
En juin 2013, le sujet a été relancé par le Royaume-Uni qui a franchi un pas crucial en ouvrant pour la première fois la voie à la technique de la FIV avec trois parents. “Les scientifiques ont développé de nouvelles procédures révolutionnaires qui pourraient empêcher que ces maladies soient transmises, offrant de l’espoir à de nombreuses familles qui cherchent à éviter que leur enfant en héritent”, a expliqué en juin Sally Davies, chief medical officer du gouvernement.
article complet : maxisciences.com
Un groupe d’experts doit se prononcer sur la fécondation in vitro avec trois parents, expérimenté sur des singes. Ce procédé permet de créer un embryon sans défaut génétique, défaut parfois responsable de certaines maladies héréditaires incurables. Mais certains l’assimilent à de l’eugénisme.
source : Euronews