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Le pauvre Anton n’aurait jamais dû abandonner ses gamelles de cuistot en Albanie. Dans le train, il a croisé la douce Eljana. Sitôt arrivé à Lyon, il lui a proposé de l’héberger dans l’hôtel où vit son oncle, quai Perrache.

Eljana ne va pas se prélasser longtemps à l’hôtel. Avec Anton, son camarade de chambrée, la jeune Albanaise va « faire le ménage » et se poser sur le bout de trottoir des filles bulgares qui l’ont eu mauvaise. Les Mita, Petya et autres s’en ouvrent aux policiers qui patrouillent dans le secteur. L’une d’elles accuse Anton de lui avoir conseillé de façon pas très diplomatique d’aller tapiner ailleurs : « Il a sorti un couteau de 20 cm, a posé la lame sur mon cou et a fait le geste de m’égorger ! ».
Un tonton au ventre rond, furibond d’être devant un tribunal. L’homme, réfugié politique vit depuis deux ans quai Perrache avec sa femme et ses cinq enfants, « aux frais de la France », s’indignera le parquet. « J’habite à l’Hôtel de Genève. Quai Perrache, c’est mon chemin pour les emmener à l’école », se défend l’oncle de 49 ans.
Le Progrès

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