La garde des Sceaux Christiane Taubira revient sur les attaques racistes qui l’ont visée lors du vote de la loi sur le mariage homosexuel dans un livre plaidoyer pour une société plus tolérante et ouverte.
“C’est pour qui la banane ? C’est pour la Guenon !”
C’est par l’interpellation d’une fillette à son endroit lors d’une manifestation anti-mariage gay que la ministre de la Justice débute l’ouvrage “Paroles de liberté”, à paraître mercredi, qu’elle dit avoir écrit au pas de charge durant une poignée de nuits.(…)
“Aurais-je quelque chose à leur dire ? Rien. En prétendant m’expulser de la famille humaine, ils se sont exclus de toute conversation, se sont interdits à mon univers”, tranche la garde des sceaux qui choisit de s’adresser un autre public : celui des “victimes muselées”, des “silencieux qui s’habituent à laisser défigurer l’idée même de ce qu’est la France” ou “aux inquiets qui, faute de perspective, s’accommodent de piètres exutoires”.
Non, rappelle-t-elle, la race n’a “ni matérialité biologique, ni vérité anthropologique, ni fondement culturel”. Dans des passages plus personnels, elle évoque sa propre confrontation au racisme dans son enfance où il “s’était paré des atours de la discrimination sociale”, durant ses études universitaires, dans sa vie quotidienne et son combat politique.
“Souffre-t-on d’être traitée de “guenon” ? “Cela dépend sans doute de la sensibilité”, dit-elle. Elle évoque cependant “l’intensité de la brûlure qu’inflige la blessure percée à vif par la parole raciste” et parle aussi du langage “zoologique” de “domination absolue” du colon au colonisé qui consiste à le priver de langage, par référence à l’animal.(…)
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