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Alors que la campagne des municipales bat son plein, un fait-divers touchant un maire en activité a apporté hier une note sinistre sur le climat d’une commune périurbaine pourtant réputée pour la qualité de ses liens sociaux.

 
Ce maire n’est pas le moindre puisqu’il s’agit de celui de Créon, Jean-Marie Darmian, vice-président du Conseil général, qui venait justement de diriger sa 280e séance de Conseil municipal. Et dernière puisqu’il a décidé de ne pas se représenter.
Il était 23 h 30, jeudi soir, quand il a entendu du bruit dans sa rue et aperçu trois silhouettes en train de saccager le vélo végétal qui orne une entrée de la ville. Se dirigeant vers le lieu, il fut dépassé par deux femmes qui circulaient en voiture et qui firent des remontrances aux trois individus. Ceux-ci les agressaient verbalement quand Jean-Marie Darmian est arrivé avec son téléphone portable, dans l’intention de photographier le délit.
Le maire, constatant l’état d’ébriété avancé des trois hommes, âgés d’une vingtaine d’années, et surtout leur agressivité, a pris le parti de rejoindre au plus vite son domicile. Mais ceux-ci lui ont barré la route, lui ont arraché son téléphone et l’un d’eux lui a asséné un coup violent à la tempe qui l’a mis un moment groggy. Jean-Marie Darmian est néanmoins parvenu à se relever mais, arrivé devant son domicile, ses agresseurs lui ont redonné des coups dont un douloureux à la main, alors que son épouse assistait terrorisée à la scène. Finalement, il a pu entrer et se barricader avant d’appeler la gendarmerie à la rescousse. Mais entre-temps, ses trois agresseurs avaient disparu.
Hier, il s’est rendu à l’hôpital pour passer des examens qui n’ont pas révélé de blessures sérieuses. Outre la tempe et la main, l’arcade sourcilière et l’estomac ont été également frappés.
Mais c’est surtout à l’âme que le maire de Créon est touché le plus profondément alors qu’il achève son mandat. « Ces gars-là, j’en connaissais deux sur trois et eux-mêmes savaient qui j’étais. Ils s’en sont pris sciemment au maire, sans aucun respect pour l’élu et c’est ça qui me fait le plus mal », confessait-il hier soir après avoir passé l’après-midi à l’hôpital….
Durant la journée, le maire de Créon a reçu de très nombreux messages de soutien, en particulier du préfet Delpuech qui, dès 8 heures, l’encourageait à ne pas lâcher prise dans cette période préélectorale où les élus sont l’objet d’attaques verbales souvent peu amènes. « Je me sens coupable, confessait Jean-Marie Darmian. Toute la journée, des gens m’ont tenu des propos dans la lignée du Front national. Ce qui s’est passé à Créon va malheureusement avoir un impact très négatif. » Un rude aveu pour cet ancien enseignant qui a toujours fait passer l’éducation populaire dans ses priorités.
Sud Ouest, merci à vlodko33

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