Pour assumer les frais de scolarité de la prestigieuse université de Duke aux États-Unis, de l’ordre de 60.000 dollars par an, une étudiante joue dans des films pour adultes et ne s’en cache pas. Une décision qui fait réagir.
Cette jeune étudiante en première année à l’université de Duke, aux États-Unis, pensait pouvoir séparer ses «activités extrascolaires» un peu sulfureuses de sa vie sur le campus. Mais c’était sans compter sur la vitesse de propagation de ce genre d’affaires sur le net.
C’est le journal du campus qui, le premier, a véritablement informé les étudiants de la présence d’une actrice de films pour adultes parmi les élèves de l’établissement. Un étudiant avait fait le rapprochement entre Lauren, nom d’emprunt choisi par la jeune femme depuis le début de cette affaire, et son alter ego professionnel sur Twitter. Le Duke Chronicle a transformé la rumeur en information en publiant un article à ce sujet le jour de la Saint-Valentin.
Très vite, la nouvelle a fait le tour du campus et suscité de très vives réactions. Les commentateurs ont été d’autant plus intrigués que l’université est considérée comme l’une des meilleures des États-Unis, se classant par exemple vingt-troisième mondiale dans le dernier palmarès QS.
Mais ce n’est pas si étonnant finalement, la jeune femme déclarant s’être engagée dans cette voie pour payer ses études, dont le coût, dépassant les 60.000$ l’année, est rattaché au prestige de l’établissement. Si elle n’a pas publiquement témoigné de son salaire, une interview d’un professionnel du milieu publiée en 2012 faisait état de cachets allant de 800$ pour une scène entre filles à 4000$ pour des performances plus osées. Des rétributions bien loin de son salaire de serveuse lorsqu’elle était encore au lycée, «de l’ordre de 400$ après impôts».
Contactée d’abord par le journal de l’université, puis par de nombreux médias, Lauren avait jusqu’à présent accepté de témoigner à condition de masquer son identité. Nouveau rebondissement cette semaine: la jeune fille dit s’être «sentie obligée» de révéler son identité, en tant qu’actrice, suite aux commentaires dont elle a été l’objet. Connue aux débuts de l’affaire sous le nom d’emprunt de Lauren, elle est désormais citée en temps que Belle Knox, son nom de scène.
“Today, I am revealing myself as the Duke Porn Star.” http://t.co/AnAIppCuso
— Belle Knox (@belle_knox) 4 Mars 2014
Elle dit espérer que ce coming-out «stoppera le harcèlement», même si elle redoute que cela n’empire. Celui-ci a néanmoins été salué par certains internautes.
Just read the article @belle_knox wrote. I want to find this girl, shake her hand and congratulate her on standing up for herself.
— Jess L. (@MoneyinLeBlanc) 5 Mars 2014
Une véritable réflexion sur le système éducatif américain pourrait néanmoins émerger de cette polémique. Dans une interview ,la jeune femme déclarait ainsi: «Le fait que les seules réelles options soient de contracter un énorme prêt étudiant, de ne pas faire d’études supérieures ou de rejoindre l’industrie du sexe est vraiment parlant. Il faut reconnaître qu’il existe un fossé entre ce que la classe moyenne peut payer et ce qu’on leur demande de payer. Nous devons aussi arrêter de voir dans l’endettement une solution au problème de notre système éducatif.»