Article de la Voix du Nord sur les étrangers souhaitant voter aux élections municipales.
Ils vivent et travaillent en France depuis plusieurs années. Leurs enfants sont scolarisés à Roubaix. Certains payent même des impôts. Pour cela, les résidents étrangers rencontrés estiment avoir le droit de choisir ce qui se passe dans leur ville. Pourtant aucun ne votera aux municipales. Témoignages.
«C’est lamentable de dire que pour un bout de papier, qui ne retranscrit ni mes idées ni ma citoyenneté, je ne peux pas voter», s’emporte Coumba, une Sénégalaise.
Cette résidente étrangère, âgée de 41 ans, vit en France depuis l’âge de huit ans. Elle travaille depuis treize ans dans une compagnie d’assurance et verse sa part d’impôt à la municipalité.
«Mon père était Français de souche (car né avant l’indépendance du Sénégal) et on nous dit qu’on n’est pas dans notre pays», poursuit-elle. Coumba n’a jamais réussi à réunir toutes les pièces pour finaliser son dossier de naturalisation. D’abord à cause d’un conflit l’opposant à son père. Aussi parce qu’elle dit ne pas avoir supporté les rapports avec la préfecture. «Ils ne nous respectent pas.» Alors, elle n’a jamais été au bout des démarches.
Les personnes rencontrées se questionnent. «Qu’est-ce qu’on attend de nous ? Dès l’instant où l’on respecte les lois de la France, c’est bon», considère Coumba.
Combien sont-ils dans son cas ? Pas évident de dénombrer les résidents étrangers à Roubaix, encore moins de cibler les potentiels électeurs. Selon des chiffres de l’Insee datant de 2010, les résidents étrangers roubaisiens seraient plus de 17 000, toutes catégories d’âges confondues[population de Roubaix 94 000 habitants en 2011, NDLR] .
Les plus âgés sont nés dans des colonies françaises. Ce qui permet d’obtenir plus facilement devenir Français. Souleymane est un Sénégalais, né presque vingt ans avant l’indépendance de son pays, actée en 1960. Il a gardé sa nationalité d’origine. […]
Le Parisien (Merci à Joe Arpaio)