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A l’occasion du dixième anniversaire de la loi du la loi du 15 mars 2004, sur les insignes religieux, le Monde publie 3 témoignages de musulmanes portant le voile en France.

A 12 ans, Maryam n’a pas non plus l’intention d’enfreindre la loi : son foulard bleu, elle le porte «tout le temps, sauf au collège» de sa ville de province. […] Sa mère, Bénédicte, est voilée depuis dix-sept ans, sa sœur aînée, lycéenne, attend, selon sa mère, «d’être à l’université pour le porter, même si elle craint qu’on lui mette des bâtons dans les roues». Maryam, elle, n’exclut pas un jour de «négocier» avec les responsables de son établissement le droit de conserver son voile tout le temps. Elle est scolarisée dans l’enseignement privé catholique.

Rym, la jeune Toulousaine le reconnaît : la loi du 15 mars 2004, qui depuis dix ans interdit le port de signes religieux dans les établissements scolaires, lui est un peu «passée à côté». Pourtant, venue témoigner lors d’un colloque organisé le 8 mars à Paris par le Comité 15 mars et libertés, qui lutte pour l’abrogation de ce «texte injuste», Rym se dépeint en «victime indirecte». Son propre frère, avocat, l’avait prévenue qu’en se voilant elle allait « outre [sa] vie en l’air».
Dès la terminale, convaincue de sa foi et déterminée à s’afficher musulmane «pour changer l’image de l’islam dans la société française», Rym souhaitait se voiler. Mais, «à cause de la loi», la jeune fille, issue d’une famille peu pratiquante, décide d’attendre un an pour être «tranquille» à la fac, où ne s’applique pas l’interdiction.
Aujourd’hui inscrite en master 1, Rym admet suivre sans problème les cours théoriques mais témoigne de sa difficulté à trouver des stages «avec son voile». «J’ai cherché des avocats avec des noms à consonance [musulmane], mais même eux refusent. Ils sont dans une optique d’assimilation et ne veulent pas qu’une fille voilée les ramène à leur condition», assure-t-elle avec dépit. […] Sara, originaire d’un petit village des Vosges «sans musulmans», la collégienne, dont la mère et la sœur aînée étaient voilées, avait dès l’âge de 11 ans «décidé de préserver [sa] pudeur sous un voile». […] Elle est aujourd’hui en deuxième année de médecine… en Belgique, où elle peut suivre ses stages voilée. « Mais mon but est de m’installer en France, pédiatre ou généticienne, et de soigner tout le monde. Je ne vois même pas pourquoi des patients seraient gênés par un bout de tissu sur mes cheveux. » […] Le Monde

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