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En consultant de près la cartographie des listes conduites par des candidats dits de la diversité et marqués par une identité musulmane assumée, on relève qu’à Trappes, un pas est désormais franchi. La lutte contre l’islamophobie y constitue désormais une valeur politique invitée par les urnes. Un tournant dans le rapport à l’acceptabilité de l’islam comme religion de France avec la démocratie participative.

[…] Un rappel historique de la main d’œuvre immigrée constituée par les aînés officie comme ancrage à ce que leurs enfants héritiers considèrent, en tant que nouveaux français, comme un amorçage : le rejet de l’islam. Discriminations d’hier, discriminations d’aujourd’hui.
La liste intitulée Faisons entendre notre voix conduite par Slimane Bousanna, ingénieur diplômé de Centrale et fondateur du premier collège privé musulman des Yvelines, s’inscrit dans un continuum, et entend prendre comme constat d’engagement politique, outre la situation de chômage et de précarité, la vertigineuse augmentation de 57,4 % de hausse des actes d’islamophobie de 2011 à 2012 au niveau national. Selon la tête de liste, « il est urgent de réagir et de s’engager dans le débat public ». Une tentative de mettre fin à l’abstention, caractéristique des quartiers populaires.
[…] Si le vote musulman politique n’existe pas encore, l’expérience de Trappes en mars prochain inaugurera, peut-être, en fonction des scores du premier tour, l’émergence d’un vote musulman « sociologique » dont la posture serait mesurée à l’épreuve de la vie sociale que subissent des citoyens frappés par l’islamophobie. A l’instar des questions culturelles, écologiques ou économiques, devenus des enjeux nationaux après être nées localement, la question sociale du mal être des citoyens de la deuxième religion de France pourrait s’initier en nouveau comportement électoral. Par le biais du concept d’islamophobie, qui constituerait, pour la première fois, un thème de campagne principal.
Ajib

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