Le groupe djihadiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL) impose un retour de la «dhimmitude» à la population chrétienne. La dhimmitude impose aux minorités non musulmanes un statut inférieur «en échange de leur sécurité». Les femmes en général n’ont plus le droit de se promener seules, elles doivent être couvertes de la tête aux pieds et être accompagnées d’un homme de la famille. L’EIIL est un des groupes djihadistes les plus durs composé essentiellement de combattants étrangers venus combattre en Syrie. Il mène un combat non seulement contre le régime, mais aussi contre d’autres groupes de l’opposition syrienne.
Relent d’ottomanisme en Syrie. Le groupe djihadiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL), dont le projet est d’établir un grand califat au Moyen-Orient régi par la charia, a publié un communiqué, daté du 22 février sur des forums djihadistes, dans lequel l’EIIL dévoile le contenu d’un « pacte » imposé par son émir Abou Bakr al-Bagdadi aux habitants chrétiens de la ville syrienne de Raqqa (Nord), un bastion du groupe.
Ainsi, ce groupe originaire d’Irak, qui tente depuis plusieurs mois de supplanter les autres rebelles syriens en lutte contre le régime du président Bachar Al Assad, affirme que la vie, les biens, les propriétés, et les lieux de culte des chrétiens seront protégés tant que ces derniers respecteront les 12 règles du pacte.
Parmi celles-ci, figure notamment le versement d’un impôt annuel pour chaque personne de sexe masculin, équivalent, pour les personnes aisées, à 17 grammes d’or pur, pour les classes moyennes, à la moitié de cette somme, et pour les plus pauvres, le quart. Sachant, précise le pacte, que l’impôt peut être versé en deux fois.
En outre, les djihadistes interdisent strictement la construction d’églises et de monastères, ainsi que la restauration des édifices déjà existants dans la ville et ses environs. Ils exigent également que les chrétiens ne se montrent pas avec «une croix ou toute chose de leur Livre dans les marchés ou les endroits où il y a des musulmans», s’abstiennent de «célébrer leurs rituels (…) hors de l’église», ainsi que d’ «utiliser des haut-parleurs pour faire entendre leurs prières».
La Croix