Editorial d’Eric Decouty sur le vote des étrangers hors UE aux municipales.
Les élections municipales se dérouleront sans eux.
Sans ces hommes et sans ces femmes, étrangers mais résidant depuis des années sur notre sol, respectueux des lois de la République et acteurs ordinaires de la vie de la cité.
Symboles d’une promesse non tenue par François Hollande, près de 2 millions de personnes demeurent exclues de notre démocratie locale quand depuis plus de vingt ans une dizaine de pays de l’Union européenne a accordé le droit de vote aux extracommunautaires.
Au moment où l’abstention est annoncée comme le triste vainqueur des scrutins à venir, que le Front national progresse dans la plupart des villes, il n’est plus tolérable de tenir à l’écart des débats politiques des populations le plus souvent installées dans les quartiers.
Face à une réalité qui est aussi la défaite de la gauche François Hollande doit enfin trouver le courage de bousculer cet archaïsme français.
Mais c’est à la République tout entière de faire un geste envers ces étrangers. Parce que la citoyenneté locale peut être un moyen de les détourner de tentations communautaires et que cette citoyenneté accordée à des hommes et des femmes vivant en France depuis plus de cinq ans – et ayant donc vocation à devenir Français – est le meilleur outil d’intégration.
C’est enfin le moyen essentiel d’une remobilisation électorale des enfants de l’immigration et aussi d’un renouvellement politique.
Les élections municipales vont redire l’urgence de renoncer à nos blocages.
Libération