Lors d’une conférence qu’il a donnée à la Société royale d’économie politique de Belgique, Frédéric Docquier, chercheur au FNRS et professeur d’économie à l’UCL, a cassé certains mythes. La pression migratoire est forte et s’est accrue depuis les années 60. Au niveau mondial, le nombre de migrants est passé de 92 millions en1960 à 211millions en 2010. Toutefois, la proportion des migrants par rapport à la taille de la population mondiale reste stable (environ 3 %).
On constate que, souvent, le sujet des migrations véhicule de fausses assertions qui ne sont pas validées par la réalité économique. “Traditionnellement, en Europe, on considère l’immigration comme un problème. L’idée que l’on reçoit de nombreux immigrants peu qualifiés est largement répandue. De même, les personnes sondées lors d’enquêtes d’opinion estiment que l’immigration a un effet négatif sur l’emploi et sur les salaires. L’idée que l’immigration a un impact négatif sur la criminalité et sur le déficit budgétaire est aussi ancrée dans les mentalités. Il en résulte des pressions pour réguler l’immigration, la décourager ou encore pour sélectionner les migrants à l’entrée” , note Frédéric Docquier.
[…] Les effets sur l’emploi et sur le niveau des salaires des natifs sont faibles voire même plutôt positifs” , ajoute Frédéric Docquier. L’immigration augmente aussi la taille d’un marché : il y a plus de consommateurs. Elle favorise l’entrepreneuriat, la diversité et la productivité totale des facteurs économiques. “En moyenne, les coûts économiques de l’immigration sont non confirmés. L’immigration non restrictive pourrait devenir coûteuse mais il n’y a aucune raison économique de réduire les migrations […] .
La Libre