Invité sur France Info, mercredi 19 mars, Stéphane Ravier, 44 ans, le candidat du Front national à la mairie de Marseille, a juré que la gauche était son principal adversaire dans la campagne des municipales. Une affirmation qui fait tousser sur la Canebière tant Patrick Mennucci, le candidat socialiste à la succession de Jean-Claude Gaudin, et le mariniste de choc, employé de France Télécom dans le civil, ont été pris en flagrant délit de connivence ces dernières années.
Quand Le Point a révélé en décembre dernier que le FN s’était abstenu, au conseil régional Paca, lors du vote de la subvention de 90 000 euros à l’Union des familles musulmanes des Bouches-du-Rhône, fondée par la suppléante de Patrick Mennucci, Jean-Marie Le Pen a demandé des comptes à Ravier, le patron du FN dans les Bouches-du-Rhône. Le président d’honneur du FN a exigé de Stéphane Ravier qu’il publie un démenti. Le Point n’a jamais reçu de demande de rectificatif. Et pour cause, les documents en sa possession ne laissent pas place au doute, contrairement aux affirmations que le prétendant FN à l’hôtel de ville a faites au Point.fr. “C’est faux, nous ne nous sommes pas abstenus lors de ce vote. Nous sommes contre le financement de cette association communautariste. Il s’agit d’une erreur de retranscription sur les documents officiels”, s’insurge le héraut de la lutte contre une prétendue “islamisation de Marseille” qui, en réalité, a fait cadeau de ses voix à Nassera Benmarnia, la suppléante de Patrick Mennucci.
“Nous sommes plusieurs à avoir prévenu Marine et Jean-Marie Le Pen, rappelle Omar Djellil, un cadre associatif anti-communautariste virulent et ancien compagnon de route du FN, lettres à l’appui. Comme on prêchait dans le désert, j’ai rompu le dialogue que j’avais initié entre le Front national et les musulmans.
Stéphane Ravier ne trouve rien à redire non plus lorsque Fatima Orsatelli, élue socialiste, proche de Mennucci, siège au sein du Conseil régional du culte musulman (CRCM), une instance religieuse. Pis, sur son blog, Stéphane Ravier soutient la conseillère régionale lorsqu’un vent de fronde gronde contre le mélange des genres politico-religieux : “Vas-y, Fatima, ne lâche rien ! On est avec toi.” […]