Le taux de chômage a légèrement baissé au dernier trimestre 2013, d’après l’Insee. Hélas ce n’est pas lié à une dynamique retrouvée de l’emploi mais surtout à la baisse du taux d’activité, c’est-à-dire la part des 15-64 ans qui occupe ou recherche un emploi.
L’Insee vient de publier les résultats de l’enquête emploi menée auprès des ménages au quatrième trimestre 2013. Cette enquête fait notamment apparaître une baisse de 0,1 point du taux de chômage officiel au cours de ce trimestre qui passe ainsi de 10,3 à 10,2 % en France (dont les DOM). Alors que le nombre des inscrits à Pôle emploi avait, lui, continué à croître à la fin de l’année dernière.
Au final, François Hollande aurait donc bien réussi son pari d’inverser la courbe du chômage en 2013. Certes, mais c’est surtout pour de mauvaises raisons : le recul du taux d’activité des Français.
Cela fait longtemps déjà que les écarts notables entre les résultats de l’enquête emploi d’une part et les inscriptions à Pôle emploi d’autre part posent problème et suscitent des débats.
Mais au-delà de ces controverses, si on prend pour base les résultats de l’enquête emploi de l’Insee, qui constitue la base officielle de la mesure du chômage en France, il apparaît surtout que la baisse intervenue fin 2013 n’est pas liée à une dynamique retrouvée de l’emploi – le taux d’emploi des Français de 15 à 64 ans est resté stable – mais surtout à la baisse de ce que l’on appelle leur taux d’activité, c’est-à-dire la part de la population comprise dans cette tranche d’âge qui occupe ou recherche un emploi: il a lui aussi reculé de 0,1 point au 4ème trimestre 2013 passant de 71,2 % à 71,1 %.
Ce phénomène est particulièrement marqué au sein de deux populations. Ce taux d’activité atteint tout d’abord un plancher historique à 37 % seulement chez les 15-24 ans, 3 points de moins qu’avant la crise. Les jeunes découragés par l’état du marché du travail, prolongent leurs études et renoncent à y tenter leur chance, ce qui contribue notablement à expliquer le recul du chômage des jeunes observé en 2013.
Parallèlement un phénomène analogue se produit chez les hommes de 29 à 45 ans dont le taux d’activité n’a quasiment jamais cessé de baisser depuis le déclenchement de la crise : il est aujourd’hui plus faible de deux points qu’avant la crise. Mais au cours du seul dernier trimestre 2013, il aurait plongé et perdu 0,5 point d’un coup selon l’Insee, contribuant ainsi à expliquer une bonne part de la baisse observée du chômage.
Les hommes, plus souvent employés dans l’industrie et le bâtiment, les principaux secteurs affectés par la crise, se retirent du marché du travail à force de se heurter au mur du chômage de longue durée et de l’absence totale de perspectives d’emploi dans les secteurs correspondants à leur qualification et à leur expérience.