«Cet homme est un modèle ». Hier, au premier jour du procès d’assises des cinq hommes, âgés de 18 ans à 29 ans au moment des faits, jugés pour tentative d’extorsion et complicité de vol aggravé, a mis en lumière la personnalité hors du commun de l’une des victimes : Albert Peyronnet, l’ancien maire de La Porcherie.
(…) Et la victime, aujourd’hui âgée de 94 ans, de raconter ces trois interminables heures où trois jeunes gens encagoulés l’ont frappé avec un bâton, poussé dans l’escalier, tailladé avec un tesson de bouteille, recouvert d’alcool à brûler. « Je leur ai dit “Finissez de me tuer?!”. Ils tapaient mais visiblement ils en ont eu marre avant moi ». Simulant un malaise, le vieil homme finit par faire fuir les agresseurs, partis, avec une télévision et 50 €, retrouver leurs complices qui les attendaient à l’extérieur.
« Il m’a fallu faire une gymnastique terrible pour remonter l’escalier », plaisante presque la victime. Quelques minutes plus tard, les gendarmes de la brigade de Saint-Germain-les-Belles ont vu débarquer dans leurs locaux l’ancien maire, pieds nus, recouvert de sang, réclamant de l’aide pour sa femme et sa nièce restées à la maison.
Albert Peyronnet a eu les honneurs de la presse, il y a quelques années, pour avoir fait venir à La Porcherie des jeunes défavorisés du Nord pour repeupler le village et sauver l’école. Deux des agresseurs en faisaient partie. « S’ils avaient mis autant de détermination à cultiver les légumes… », commente le nonagénaire.
« Je ne paierai jamais assez cher ce que j’ai fait à ce monsieur », dira un des agresseurs. Lui et ses deux comparses risquent trente ans de réclusion criminelle et leurs deux complices, sept ans de prison.
La Montagne
(Merci à Georges)