Une Brésilienne, Thais Moreira, 20 ans, élève en 1re au lycée Suger à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a reçu, le 7 mars, dans sa boîte aux lettres, une «OQTF», autrement dit une Obligation de quitter le territoire français d’ici trente jours. Des élèves et des enseignants se mobilisent contre cette expulsion.
Didier Paillard, maire (PC) de Saint-Denis, candidat à sa réélection, a signé la pétition «Thais vit ici! Thais étudie ici! Thais reste ici!», lancée par Réseau Education sans frontières 94.
Deux semaines plus tôt, la jeune fille, qui vit depuis 2009 dans un pavillon de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), s’était rendue, «en toute confiance», à la sous-préfecture de Nogent-sur-Marne pour demander sa régularisation. Selon elle, rien ne pouvait lui laisser présager un tel refus: elle réside France depuis cinq ans, aux côtés de sa mère, également sans papiers, qui a quitté le Brésil deux ans plus tôt. Elle a, selon ses dires, suivi une scolarité «exemplaire» dès son arrivée – une année en classe d’accueil (CLA), puis une seconde générale et un CAP validé avec succès. Elle est aujourd’hui en 1re pour préparer un bac professionnel en photographie.
Selon la circulaire du 28 novembre 2012, une régularisation s’obtient –non automatiquement – au bout de cinq ans de présence sur le territoire et au moins trois ans de scolarisation. Des critères que la jeune fille remplit. Seule ombre au tableau : en 2010, celle-ci retourne au Brésil un mois, pour les vacances, et y renouvelle son passeport. De fait, selon ce document, sa date officielle d’arrivée en France remonte à 2010, et non à 2009. «Non seulement c’est faux, mais en plus, c’est vraiment un détail», s’agace Véronique Giraud, ancienne professeure d’espagnol de Thais, une élève «bouée de sauvetage dans une classe agitée». […]
Blog/Le Monde