La hausse du chômage a contribué à établir ce triste record depuis la création de l’association. Son président estime que la situation ne devrait pas s’améliorer avant au moins deux ans.
Par Géraldine Russell
La courbe du chômage ne s’est pas inversée, celle du nombre de bénéficiaires des Restos du cœur non plus. Conséquence directe d’un emploi en berne, la précarité s’aggrave en France à chaque campagne de l’association de soutien aux plus démunis depuis cinq ans.
Cet hiver, c’est plus d’un million de personnes qui ont été accueillies par les antennes locales. Un triste record.
«C’est pas bientôt fini?» se demandent les Restos du cœur dans leur bilan de cette 29e campagne hivernale. Olivier Berthe, président de l’association, a peu d’espoir quant à une baisse de la précarité. Au micro de RTL, il estimait ce matin que «tant que la courbe du chômage ne sera pas inversée, nous ne pouvons pas avoir l’espoir que la situation de nos associations s’améliore avant deux ans».
31.500 chômeurs de plus en février, «ce sont probablement 31.500 personnes qui dans dix-huit ou vingt-quatre mois risquent de fréquenter les centres des Restos du cœur quand ils seront en fin de droits».
Mais les effets néfastes de la précarité pourraient être visibles bien plus tôt. En effet, le taux de chômage n’est pas le seul à avoir explosé en février. Les radiations ont elles aussi bondi de 28,2% sur un mois, privant un nombre grandissant de chômeurs d’indemnisation et les plongeant donc un peu plus dans la précarité. De quoi inquiéter les Restos du cœur, qui mènent une «guerre» sans merci contre celle-ci.
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