Les élus «issus de la diversité» représenteront à Marseille 10% de l’ensemble des élus mais pour certains ce n’est pas encore assez.
« Dans la communauté comorienne, j’entends cela régulièrement : ‘pourquoi on voterait pour eux, alors que nous, on n’est nulle part ?’ (Said Ahamada)»
Alors que leurs communautés d’origine représentent, selon diverses estimations, entre un quart et un tiers des 851 000 habitants de l’agglomération marseillaise, ces élus constitueront autour de 10 % de l’assemblée municipale. «On reste dans le domaine du discours qui ne se traduit jamais dans les faits», constate Camille Floderer, enseignante à Sciences Po Aix et coauteur, en 2012, d’une étude sur la représentation politique à Marseille. «Sur cette élection, cette question de la représentativité est d’ailleurs assez vite sortie du débat.» […] «La diversité au conseil municipal de Marseille, ce ne sera pas pour cette année… Nous restons, dans cette ville, sur une classe politique monocolore. » Alors qu’il poursuit sa campagne dans le 8e secteur, où il occupe la dixième position sur la liste d’union de la gauche de Samia Ghali, l’ex-MoDem Said Ahamada dresse un triste constat. Comorien d’origine, il sait déjà que son entrée dans l’assemblée municipale est très improbable. […] Exemple frappant, dans le 3e secteur, fameux territoire clé, aucun colistier d’origine maghrébine ou comorienne n’est en position éligible au conseil municipal. Ni sur la liste de Bruno Gilles (UMP), ni sur celle de la ministre à la lutte contre l’exclusion Marie-Arlette Carlotti.
Au moment de sa candidature, Mme Carlotti prévenait déjà : «Je n’aurai pas le Comorien de service sur ma liste… Je ne fonctionne pas comme ça. Je prends des militants, des gens engagés. Les quotas ne me conviennent pas.»