Patrick Mennucci, le candidat socialiste à la mairie de Marseille, a essuyé un sévère revers. Battu dans son propre secteur du centre, son parti ne dirige plus qu’une seule mairie de secteur dans la deuxième ville de France, dont Jean-Claude Gaudin (UMP) conserve la mairie pour un quatrième mandat consécutif.
Après votre défaite au premier tour, vous avez pointé la responsabilité de la politique du gouvernement Ayrault. En quoi a-t-elle pesé ?
“Arrêter avec les lois qui bouleversent la société”
J’assume la responsabilité de l’échec. J’ai voulu une campagne claire en matière de programme, de changement. Et ce n’est pas ce que les Marseillais attendaient. Mais, là où l’écart est faible entre nous et l’UMP, je pense que c’est la politique nationale qui nous fait perdre. Elle m’a coûté, par exemple, mon secteur. Sur le terrain, on a toujours entendu les mêmes choses : les retraites taxées, le poids des impôts. Dans mon arrondissement, en centre-ville, il y a aussi eu la question du mariage pour tous. Pas chez des catholiques qui se seraient radicalisés – ceux-là ne votaient pas pour moi –, mais plutôt dans la communauté musulmane. Il y a eu une campagne assez dure menée sur le terrain. Des tracts avec ma photo en train de célébrer un mariage homosexuel ont été diffusés.
La sénatrice PS Samia Ghali dit que le gouvernement a pris « trop de mesures sociétales et pas assez de mesures sociales ». Etes-vous d’accord ?
Je ne dis pas que Samia Ghali a raison. Je confirme que ces mesures sur les grandes questions de société nous ont coûté des voix sur le terrain. […]
Quel axe doit choisir le gouvernement Valls pour réconcilier les électeurs avec le PS ?
Il faut expliquer la difficulté dans laquelle on est, clarifier un agenda, se donner cinq ou six objectifs et s’y tenir. Arrêter avec les lois qui bouleversent la société. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas faire le mariage pour tous. J’étais pour. Mais là, on doit se concentrer sur l’économique et le social. […]
Le Monde