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Lors d’un débat télévisé, le chef de file des eurosceptiques britanniques Nigel Farage (UKIP) a tenu la dragée haute au libéral et européiste Nick Clegg en surfant sur la question du maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE.
« Si un référendum [sur le maintien du Royaume-Uni à l’intérieur de l’UE] devait avoir lieu aujourd’hui, une majorité de Britanniques répondraient clairement non ». Le débat commença sur cette estocade de Nigel Farage. « Le peuple le plus à même à gouverner le Royaume-Uni est le peuple britannique », a-t-il poursuivi.

Nick Clegg a rétorqué de son côté qu’il n’était pas possible de profiter de tous les avantages de l’UE, tout en étant en dehors de l’Union. « Dans un monde dominé par l’incertitude, le nombre fait la force. C’est pourquoi nous devons rester dans l’UE, » a-t-il assené.
Le Royaume-Uni est le théâtre d’une poussée d’euroscepticisme ces dernières années. Des personnes, comme Nigel Farage, affirment que l’UE coûte d’une part de l’argent aux contribuables (le pays est un contributeur net) et est illégitime d’autre part.
Les acteurs des milieux financiers et des affaires ont alerté à plusieurs reprises les politiques sur les conséquences économiques qu’engendrerait une sortie de l’UE. Dernièrement, un rapport commandité par l’industrie automobile nationale estime que 92 % des entreprises du secteur automobile serait pour le maintien du pays au sein de l’Union, car plus intéressant pour leurs chiffres d’affaires – un nombre brandi avec enthousiasme par Nick Clegg lors du débat.
Les premières sources d’inquiétude de l’électorat britannique – entre autres, l’immigration de travailleurs en provenance d’Europe centrale et orientale ou encore le sentiment de ne pas avoir le contrôle sur le processus législatifs au sein des institutions européennes, a pesé en faveur des propos du populiste et souverainiste. Celui-ci a en effet lourdement insisté sur le rapatriement des compétences européennes au niveau national.
« Ce qui compte à la fin, ce n’est pas ce que je pense, mais ce que les Britanniques pensent », a déclaré Nigel Farage. « Nous devons mettre sur pieds un référendum juste. Mais la classe politique n’en veut pas, car ils pensent que [les Britanniques] pourraient donner la mauvaise réponse ».
Nick Clegg a alors contre attaqué et qualifié les campagnes antieuropéennes de « fantasmes » tout autant qu’alarmistes. Selon lui, le Royaume-Uni devrait lutter pour son adhésion au sein de l’UE et non s’échiner en permanence à la détruire.
Le quotidien The Guardian a publié, hier soir, les résultats d’un sondage suite au débat : jusqu’à 69 % des sondés ont désigné Nigel Farage comme gagnant. Un autre sondage mené par pollster YouGov illustre la même tendance avec 68 % de répondants qui donnent UKIP comme gagnant.
Le débat donne le coup d’envoi de plusieurs semaines de campagnes fiévreuses portant sur le futur britannique au sein de l’UE. Les derniers sondages indiquent que l’UKIP arriverait en deuxième position dans le cadre des européennes et obtiendrait 20 sièges, alors que le parti travailliste est en tête des sondages et capitaliserait 27 sièges. Le parti conservateur et actuellement au gouvernement ne serait accrédité pour sa part que de seulement 18 sièges. Quant aux libéraux, ils ne prendraient que 2 sièges.
EurActiv

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