Extraits de l’éditorial du Monde du 4 avril 2014 intitulé «Des réformes d’abord, des délais ensuite».
M. Sapin obtiendra sans doute un nouveau délai en échange de promesses de réformes. C’est dans le sens inverse qu’il faut travailler : faire voter des réformes d’abord, consentir des délais ensuite.
La France ne sera pas au rendez-vous, une fois de plus. La France ne tient pas ses engagements européens, une fois de plus. La France voit sa crédibilité à Bruxelles, à Berlin et ailleurs un peu plus écornée.
Il n’a pas fallu longtemps à Michel Sapin, le nouveau ministre des finances, pour dire la vérité des comptes. Paris va demander un nouveau délai pour atteindre son objectif d’un déficit public de 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015. Le «cap» n’est pas abandonné, a-t-il dit jeudi 3 avril, mais il faut «discuter du rythme».
En une dizaine d’années, c’est la cinquième fois que la France ne tient pas ses promesses en matière de discipline budgétaire : pas plus le «cap» que le « rythme », et encore moins les assurances données sur les «réformes de structure» que Paris allait mettre en chantier, promis, juré, en échange du régime de faveur qui lui était ainsi accordé.
Le Monde