Angela Merkel a donné, samedi 5 avril, le coup d’envoi de la campagne de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), pour les élections européennes du 25 mai.
La présidente de la CDU s’est félicitée de la sortie progressive de la crise de la zone euro. « Je suis contente que nous ayons décidé que la Grèce reste dans l’euro. La Grèce emprunte un chemin difficile mais nous sommes à ses côtés. L’euro est un projet politique et financier. Un projet couronné de succès. » Pour elle, l’Europe, c’est « 7 % de la population mondiale, 25 % du PIB mondial et 50 % des dépenses de protection sociale mondiale ».
Alors que les Verts centrent leur campagne sur les thèmes écologistes traditionnels, le SPD et la CDU se battent moins entre eux que contre les eurosceptiques.
Sans faire ouvertement partie de ces derniers, l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise joue sur les deux tableaux. Le parti, allié de la CDU et membre de la coalition d’Angela Merkel, veut une « meilleure Europe qui se limite à l’essentiel, qui est forte vis-à-vis de l’extérieur mais mince vis-à-vis de l’intérieur, qui est plus démocratique et plus proche des citoyens ».
La CSU a lancé, début janvier, une campagne controversée sur le thème « celui qui triche, dégage ! » qui visait surtout les immigrants bulgares et roumains, accusés d’abuser du système social allemand. Cette campagne a suivi de peu la nomination à la vice-présidence du parti de Peter Gauweiler, un eurosceptique pur et dur qui n’hésite pas à attaquer la politique européenne d’Angela Merkel devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.
La CSU veut manifestement retenir une partie de son électorat tentée de voter pour le nouveau parti anti-euro, Alternative pour l’Allemagne (AfD). Ayant échoué de peu à entrer au Bundestag en septembre, ce dernier devrait entrer au Parlement européen, puisqu’il n’y a plus de seuil à atteindre pour disposer d’élus.
L’AfD devrait faire campagne « contre cet euro-là » et pour la limitation du droit d’asile. Paradoxalement, elle pourrait séduire une partie de l’électorat de Die Linke, le parti de la gauche radicale, très anti-européen et actuellement très critique vis-à-vis du gouvernement de transition en Ukraine.
Le Monde