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Addendum du 07/04/2014

Analyse de la victoire de Viktor Orbán sur LCP :

source : extrait de LCP – Politique Matin – 07 03 2014
Présentation de la victoire de Viktor Orbán sur Euronews :

Ce dimanche, les Hongrois sont renouvelé leur parlement. Les premières projections ont confirmé les derniers sondages: le parti de Viktor Orban est donné grand vainqueur, il aurait recueilli 48 % des voix, contre 52 % lors du dernier scrutin voici 4 ans. L’opposition de centre-gauche obtiendrait 27 % des voix et devancerait largement le parti d’extrême-droite Jobbik qui, aurait cependant glané 18 % des voix, soit le double de son score de 2010. Les Verts libéraux du LMP entrerait au parlement avec 6 % des voix. 


[…] Le gouvernement actuel peut se prévaloir d’un bilan économique à faire rougir non seulement l’opposition, mais plus d’un des donneurs de leçons européens. Et c’est sans doute là une des clés du succès annoncé de Victor Orban.

En 2009, la Hongrie dans les griffes du FMI

Pour comprendre, il faut revenir en arrière. En 2009, la crise commerciale et la fuite des investisseurs vers la qualité fait chuter le forint, la monnaie nationale et l’activité. Les ménages sont étranglés par les prêts contractés en euros ou en francs suisses pour bénéficier de taux plus attractifs. La Hongrie est au bord de la faillite et le gouvernement de centre-gauche fait appel au FMI et à l’UE. Elle est alors, avec la Roumanie et les pays baltes, un laboratoire des plans d’ajustement qui seront imposés en zone euro un an plus tard. Les recettes habituelles sont mises en place : privatisations, coupes dans les dépenses, « réformes structurelles. »

Changement de politique économique

En 2010, Victor Orban arrive au pouvoir. Le changement de politique économique est radical. L’ambition du nouveau gouvernement est de se libérer des griffes du FMI et de continuer à s’appuyer sur la demande intérieure, notamment la consommation. Pas question, donc, de pratiquer l’ajustement proposé par les bailleurs de fonds. A l’époque, nul ne parie un forint sur le succès d’une telle politique.

La volonté de se libérer du FMI

Budapest fixe alors ses priorités. D’abord, se libérer du FMI. Pour cela, tous les moyens sont bons. Il faut nécessairement en passer par une période d’austérité budgétaire et par une hausse de la TVA de 24 à 27 %, mais pour adoucir l’amertume de la pilule, le gouvernement joue sur la fibre nationaliste en taxant les secteurs économiques où règnent les entreprises étrangères, comme la distribution et les banques. Surtout, il met la main sur le fonds de retraite privé de quelques 10 milliards d’euros. Pour s’assurer du succès de sa politique, il modifie la loi sur la banque centrale, réduisant l’indépendance de cette dernière. Il s’agit évidemment pour Viktor Orban de disposer du levier monétaire pour adoucir les effets de l’austérité.

L’Europe et les agences de notation matées

L’UE se fâche alors et menace. Les agences de notations, fin 2011, dégrade la dette de la Hongrie à l’état d’obligation pourrie. Mais Viktor Orban, fort d’un certain soutien populaire et d’un parlement soumis, s’en moque. Il tient tête aux Européens qui, finalement, rentrent dans le rang et le laisse faire.[…]

En 2013, l’économie hongroise s’est redressée avec des taux de croissance supérieurs à ceux de la zone euro. Au dernier trimestre de l’an passé, le PIB hongrois était supérieur de 2,7 % à celui du dernier trimestre de 2012. Le chômage a reculé de Certes, la plupart des économistes annoncent (encore) l’effondrement de ce système, mais les prévisions promettent une croissance de 2 % pour 2014 au pays, soit le double de la zone euro !

[…] Nul ne peut contester que le bilan économique du gouvernement sortant est bien meilleur que celui de l’opposition voici quatre ans. Et qu’il jouera un rôle dans l’issue du scrutin dans un pays traumatisé par la crise de 2009.
La Tribune
Addendum du 06/04/2014 : le parti de Viktor Orban largement en tête des élections
Le parti conservateur de Viktor Orban, accusé de dérives antidémocratiques ces quatre dernières années, arrive largement en tête des élections législatives hongroises dimanche, selon les sondages effectués à la sortie des urnes.
Ces résultats ne permettent pas encore de savoir si le Fidesz va conserver ou non une majorité des deux-tiers au parlement, mais sa réélection semble acquise.
Selon l’institut de référence Nezopont, il est crédité de 48% des suffrages, contre 27% pour l’alliance de la gauche et 18% pour le parti d’extrême-droite Jobbik.
20minutes.fr


En Hongrie, à un jour des élections législatives, le nom du grand vainqueur ne fait plus guère d’illusion. Le Premier ministre Viktor Orban (déjà en poste de 1998 à 2002) et son parti conservateur, Fidesz, s’apprêtent pour la seconde fois consécutive à ravir ce scrutin après leur impressionnant score de 52,7 %, obtenu en 2010. L’opposition de gauche est apathique.

Autre fait d’arme médiatique du leader du Fidesz : avoir su jouer avec la fibre patriotique de la population, en offrant par exemple le droit de vote à plusieurs centaines de milliers de Hongrois de souche, vivant hors du pays des Magyars.

Dans tous les sondages, et ce depuis plusieurs mois, Fidesz laisse peu d’espoir aux autres forces politiques. L’institut hongrois de référence, Median, crédite ainsi la formation de droite d’une confortable avance dans les intentions de vote (47 %). Bien loin devant la coalition de gauche – rassemblant socialistes et libéraux – qui parvient difficilement à rassembler 23 % des voix, talonnée de près par la formation d’extrême-droite Jobbik qui pointe à 21 %. Seule incertitude persistant donc: quelle sera l’ampleur du raz de marée électoral ? […] La gauche et ses leaders portent le fardeau du « désastreux bilan des années de gouvernance (entre 2006 et 2010, NDLR), marquées par les scandales de corruption, le creusement de la dette et l’appauvrissement du pays »explique-Catherine Horel, historienne et directrice de recherche au CNRS.
Et pour asseoir un peu plus son pouvoir, Viktor Orban n’a également pas hésité à flirter avec le populisme.Dans les premières années de son second mandat, en vue de siphonner les voix du parti d’extrême-droite Jobbik, qui a le vent en poupe, “Viktator” s’en prend à la minorité rom (7 % de la population hongroise), épineux sujet dans le pays. Le Premier ministre décide ainsi d’abaisser drastiquement les aides sociales, vitales pour une communauté où un Rom sur deux est au chômage.
L’homme envisage même d’imposer aux bénéficiaires des travaux d’intérêt général sur des grands chantiers en échange de leurs minimas sociaux. Une idée directement puisée dans le programme du Jobbik. […] Le Point

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