En découvrant la liste des délégations attribuées aux conseillers et adjoints de Serge Grouard, maire UMP d’Orléans réélu haut la main, les militants des associations d’aide aux sans-papiers se sont étranglés. Au même titre que la gestion des appels d’offres ou du tourisme, l’édile local aura désormais un bras armé à « la lutte contre l’immigration clandestine », qui demeure pourtant une prérogative des services de l’État. Et ceci au moment même où le Front national fait son entrée sur les bancs du conseil municipal. […]
Militant du Réseau Éducation sans frontières (RESF), Jean-Pierre Perrin-Martin voit s’écrouler plusieurs décennies d’avancées collectives :
« Dans les années 1990, des étrangers ont obtenu d’être régularisés après des grèves de la faim. Tous réussirent à être débarrassés du nom de clandestins pour prendre celui de sans-papiers. Et aujourd’hui, le maire d’Orléans nous ramène à ce qualificatif. » […]
Dans un communiqué transmis aux médias, la municipalité se justifie en dénonçant le « laxisme de l’État » en matière de chasse aux clandestins et précise que, grâce à ses « quelques compétences » (attestations d’accueil, regroupement familial, avis sur la délivrance de la carte de résident de dix ans…), elle pourra redresser la barre. […] L’Humanité