Le succès du parti Jobbik le week-end dernier aux élections législatives hongroises en a fait la plus grande force d’extrême droite en Europe.
C’est aussi un modèle pour des mouvements aux idées similaires en Pologne, en Slovaquie, en Bulgarie, en Croatie et jusqu’en Grande-Bretagne, où le British National Party (BNP) entretient des relations étroites avec le parti de Gabor Vona.
Ces formations se retrouvent sur des thèmes communs: nationalisme, rejet de l’immigration, de la mondialisation et de la “toute-puissance des institutions financières”, méfiance voire aversion envers les “technocrates” de l’Union européenne, révolte contre la “décadence morale” – notamment l’homosexualité.
Au nom de la solidarité régionale, Le Jobbik cherche à exporter son idéologie et ses méthodes à l’étranger, avant les élections européennes du mois prochain. Mais ses positions radicales parfois teintées d’antisémitisme ont poussé plusieurs partis nationalistes d’Europe de l’Ouest à prendre leurs distances.
Dans un communiqué envoyé à Reuters, le Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie) dit son espoir de créer une alliance des peuples “de l’Adriatique à la Baltique”, afin de tenir tête à l'”euro-atlantisme”.
Plusieurs réunions ont rassemblé le Jobbik et le parti polonais Ruch Narodowy (Mouvement national) en vue des élections européennes du mois prochain. Une marche en novembre dernier à Varsovie a entraîné des affrontements avec la police mais le Jobbik assure être hostile à la violence.
Des contacts existent aussi avec des partis nationalistes en Slovaquie, en Croatie et en Bulgarie. A l’Ouest, le BNP de Nick Griffin revendique des relations étroites avec la formation hongroise. […] Ces partis ne cachent pas leur méfiance envers les immigrés et les Roms. En Slovaquie, Hromoslav Skrabak, dirigeant du Slovenska Pospolitost, prône une politique de ségrégation et des méthodes “humaines” en vue de réduire la fertilité des Roms.
Il précise que son groupe entretient des contacts avec des partis d’extrême droite en Biélorussie, en Bulgarie, en République tchèque, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie et en Serbie afin de combattre les “diktats de Bruxelles”.
En Europe occidentale, à part en Grande-Bretagne avec le BNP, le Jobbik réussit moins à attirer la sympathie des groupes d’extrême droite, notamment en raison de ses déclarations parfois teintées d’antisémitisme.
Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, farouchement pro-israélien, et en France le Front national, soucieux de “dédiabolisation”, gardent leurs distances avec la formation hongroise. En Grèce, le parti Aube dorée affirme ne pas avoir de contacts avec le Jobbik, ce que confirme ce dernier.
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