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Avec le retour des beaux jours, les départs clandestins de la Libye vers les côtes du sud de l’Italie, qui représentent une des premières portes d’entrée en Europe, s’intensifient.
Entre 400 000 et 700 000 personnes originaires d’Afrique subsaharienne seraient prêtes à s’embarquer. L’opération de secours en mer Mare Nostrum, qui a déjà permis de sauver près de 20 000 migrants, doit donc être intensifiée et l’Italie lance un appel à l’Europe.

Depuis le 18 octobre 2013, 18 546 personnes – adultes, adolescents, enfants et nouveau-nés – ont été secourues par la marine militaire, avec la collaboration de la police financière et des garde-côtes italiens. « La nouveauté, c’est que les personnes qui traversent la Méditerranée ne sont plus des migrants qui tentent leur chance pour vivre dans de meilleures conditions économiques en Europe : 90 % d’entre elles sont des familles entières de Syriens, des Érythréens, des Maliens ou encore des Somaliens et des Gambiens, qui fuient des situations dramatiques et doivent être accueillis comme des réfugiés », constate l’amiral De Giorgi.
Cette opération aéronavale de surveillance et secours, qui coûte 9 millions d’euros par mois au ministère de la défense, a déjà permis d’arrêter 66 passeurs tandis que deux « bateaux-mères » ont été saisis. Elle permet aussi d’accélérer les procédures d’identification.
Dès que les migrants sont pris en charge à bord d’un bâtiment militaire, des équipes de la police scientifique prennent leurs empreintes et envoient toutes les données aux autorités compétentes en Italie et à Interpol. Par ailleurs, les migrants sont immédiatement ravitaillés, auscultés, et soignés si besoin, par des équipes médicales. Pour l’amiral Giorgio, l’opération Mare Nostrum est donc « un succès indubitable, en termes de sécurité humaine ».
Mais pour qu’elle soit poursuivie, « l’Europe doit faire un effort ». D’autant que, selon les déclarations du ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, « entre 400 000 et 700 000 » migrants seraient prêts à embarquer depuis la Libye pour rejoindre les côtes du sud de l’Italie. « Totalement hors de contrôle, la Libye est devenue un port franc », relève t-il avec inquiétude.
À l’inquiétude du gouvernement italien, qui entend placer la question de l’immigration en tête des priorités du semestre de présidence italienne de l’UE, s’ajoute celle des préfets siciliens. Ils ont lancé un appel, mardi soir 8 avril, à la Protection civile pour installer des tentes, cuisines et hôpitaux de camps, près des ports dans lesquels débarquent les migrants
La Croix

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