A plusieurs milliers de kilomètres d’Alger, les partisans de Bouteflika, et de Benflis, son principal opposant, s’affrontent pour convaincre les 800.000 Algériens de France inscrits sur les listes électorales des consulats.
«Je ne suis pas sûr de voter. Moi, je me sens plus concerné par ce qui se passe en France », confie le commerçant franco-algérien, qui a voté aux dernières élections municipales françaises.
A la sortie du métro Barbès, les affiches des élections municipales françaises ont été recouvertes par celles de Bouteflika et de Benflis. Entre deux vendeurs à la sauvette, on distingue sur les vitrines colorées des cafés et des épiceries orientales les portraits des deux principaux candidats à la présidentielle algérienne. «Ce sont les militants qui viennent nous voir pour qu’on les colle. Je les ai laissé faire», confie un commerçant. Ce quartier populaire du 18e arrondissement de Paris, à forte communauté algérienne, a été investi par les partisans du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et de son principal opposant, Ali Benflis. […]
Rue Max Dormoy, devant le siège général des pro-Bouteflika, stationne un bus vide, recouvert de posters à l’effigie du président-candidat. «C’est mon bus. Je l’ai réquisitionné pour faire un peu de pub !», s’amuse Abdel Hanout, manager d’une compagnie de transport. «Avec, on va sur les marchés. Les gens montent à bord, ils prennent des photos, ils sont contents !», se réjouit le militant.
Djamel Bourras, directeur de campagne en France et député des Algériens de France, lui, est sur le pied de guerre, prêt à accueillir les premiers sympathisants : «Chaque jour, on reçoit presque 500 personnes. Les gens viennent parfois de la banlieue, de l’autre bout de Paris.» Les partisans du président sortant, à la tête de l’Etat depuis quinze ans, font les choses en grand : chaque soir, ils se réunissent dans l’arrière-salle du restaurant reconverti en QG de campagne. Ils seraient 250 à participer au «porte-à-porte, à la distribution de tracts, au collage d’affiches, et au démarchage à la sortie des mosquées». […]
Nouvel Obs