Jean- François Chemain est diplômé de l’IEP de Paris, diplômé de Droit international, agrégé et docteur en Histoire, déplore la multiplication des procédures judiciaires contre les symboles catholiques dans l’espace public.
La nature, enfin, a horreur du vide. Croire n’est pas seulement une liberté fondamentale de l’Homme, c’est aussi pour lui un besoin: qu’on fasse place nette du christianisme en France, et d’autres croyances prendront cette place, qui n’ont pas forcément le même rapport à la liberté, et à la laïcité.
«Tout est chrétien» se désolait Sartre au lendemain de la Guerre … Deux mille ans de christianisme ont laissé dans notre culture, notre langue, nos paysages, nos mentalités des traces si profondes qu’on voit mal comment on pourrait les effacer. Interdire aux cloches de sonner, détruire ensuite les églises, briser les calvaires, cacher les statues, travailler le dimanche, et à Noël, et Pâques, et ne plus prononcer le nom de ces fêtes, ne plus dire «battre sa coulpe» ni «avoir voix au chapitre»… Débaptiser villes et villages portant un nom de saint… Interdire à Madame Taubira de s’appeler Christiane, qui signifie «chrétienne»…
Les «libertaires» qui veulent effacer toute trace de christianisme ont régulièrement fait le lit des totalitarismes.
Allons plus loin: s’il est convenu de prétendre que les valeurs «républicaines» se sont construites contre le christianisme, il est pourtant évident qu’elles en sont, sécularisées, les héritières. D’où peut bien provenir, chez nous, ce souci constant du plus faible, cette compassion pour les prisonniers, cet accueil de l’étranger, cette recherche frénétique de l’égalité, cette méfiance de la richesse, sinon du message évangélique ? […] Allons encore plus loin: l’idée même de laïcité n’est pas religieusement neutre, puisque c’est une exigence chrétienne ! […] Le Figaro (Merci à Joyeux luron)